Onco-Digestif
Cancer gastrique HER2+ : un nouveau standard en 2ème ligne
Le Trastuzumab-Deruxtecan (T-DXd), anticorps conjugué ciblant HER2, avait montré une activité antitumorale prometteuse en 2e ligne et au-delà dans des études mono-bras (DESTINY-Gastric-01/02/06). Si ces résultats ont permis une AMM européenne en 2e ligne, le remboursement en France reste limité à la 3e ligne, justifié par l’absence de données comparatives. L’étude DESTINY-Gastric-04 est la première étude de phase III randomisée évaluant le T-DXd versus le traitement standard international de 2e ligne par Paclitaxel + Ramucirumab (PTX-RAM).
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Il s’agit d’une étude de phase III, multicentrique, international, ayant randomisé 494 patients. Le critère principal d’évaluation était la survie globale (SG). Les patients avec un adénocarcinome gastrique ou de la jonction œsogastrique HER2+, ayant progressé sous Trastuzumab + chimiothérapie en 1ère ligne, étaient randomisés pour recevoir un traitement par T-Dxd 6,4 mg/kg, toutes les 3 semaines (bras expérimental) ou PTX-RAM (bras contrôle) (figure 1). À noter, le statut HER2 devait être confirmé sur une biopsie récente réalisée après progression sous trastuzumab. Basée sur cette évaluation, 450 (41%) patients sur 1088 screenés ont été exclus du fait de l’absence de confirmation du statut HER2 sur une nouvelle biopsie.
Résultats principaux
L’étude est positive, puisque le T-DXd améliore significativement la SG par rapport à PTX-RAM, avec une SG médiane de 14,7 mois vs 11,4 mois (Hazard rati=0,70
; IC 95% : 0,55-0,90; p=0,0044) (Figure 2). Ce bénéfice est maintenu après ajustement sur l’exposition ultérieure à d’autres traitements anti-HER2 (T-DXd ou Disitamab vedotin), et est observé dans tous les sous-groupes de patients analysés.
Les critères secondaires présentés étaient également en faveur du T-Dxd, avec une survie sans progression et un taux de réponse significativement améliorée avec T-DXd
Concernant la tolérance, les taux d’effets indésirables de grade 3-4 étaient comparables entre les deux groupe (68 % vs 73,8 %). En particulier, aucun signal de toxicité cardiaque ou pulmonaire préoccupante n’a été documenté avec le T-Dxd.
Conclusion
Le trastuzumab-deruxtecan confirme sa place dans le traitement des cancers gastriques HER2+. DESTINY-Gastric-04 l’établit comme le nouveau standard en 2e ligne. La documentation de la surexpression HER2 après progression sous trastuzumab apparait indispensable pour ces patients. En effet, près de 50 % des patients perdent cette surexpression, sans aucune donnée d’efficacité du T-Dxd dans cette population. Seuls les patients avec surexpression confirmée devraient donc être éligibles à ce traitement.











