Pédiatrie

Bronchiolite : immunisation insuffisante des nourrissons contre le VRS

Seulement 46 % des nourrissons seraient immunisés contre le VRS en France, alors que les cas de bronchiolite se multiplient. 

  • gorodenkoff/iStock
  • 11 Novembre 2025
  • A A

    46 % des nourrissons sont immunisés contre la bronchiolite, selon Christèle Gras-Le Guen, porte-parole de la Société française de pédiatrie, interrogée au micro de France Inter.

    "Cette couverture est insuffisante à ce jour en ville, estime-t-elle. C’est maintenant, c’est le début de la circulation du virus."
     

    Les indicateurs de la bronchiolite augmentent

    Chaque année, 30 % des nourrissons de moins de deux ans sont touchés par la bronchiolite. Cette infection virale respiratoire des petites bronches, due au virus respiratoire syncytial (VRS), est très contagieuse. La majorité des cas restent bénins, mais certaines populations sont plus à risque. Les nourrissons en font partie, notamment ceux nés prématurément et très fragiles, explique l’Assurance Maladie, ainsi que les bébés de moins de deux mois ou ceux souffrant d’une maladie chronique.

    Dans son dernier bilan hebdomadaire des infections respiratoires aiguës, Santé publique France (SpF) indique que les consultations et les passages aux urgences liés à la bronchiolite ont augmenté chez les moins d’un an. Actuellement, dans l’Hexagone, deux régions principalement touchées : l'Île-de-France et la Normandie, respectivement classées en "épidémie" et "pré-épidémie". 

    "On sait que le principe de cet anticorps, c’est qu’il est efficace tout de suite, souligne Christèle Gras-Le Guen. Ce n’est pas comme un vaccin où il faut s’y prendre à l’avance, comme la grippe par exemple, où il faut une période de quinze jours, trois semaines avant d’être protégé. Donc, pour tous les parents qui nous entendent, dont l’enfant va vivre sa première saison épidémique de bronchiolite, il est encore temps de se procurer une prescription auprès de votre médecin."

    Bronchiolite : deux stratégies pour protéger les nourrissons

    Depuis le 1er août 2025 en Guyane, le 1er septembre en France hexagonale, à La Réunion, en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, et le 1er octobre à Mayotte, la campagne de prévention des nouveau-nés contre les infections à VRS a commencé. Pour les protéger, il y a deux possibilités : soit la femme enceinte se fait vacciner, soit le nourrisson est immunisé avec un anticorps monoclonal.

    Si la femme enceinte opte pour cette première option, elle doit être vaccinée avec l’Abrysvo® pendant le huitième mois de grossesse. Pour le nourrisson, l’anticorps monoclonal est le Beyfortus®, qui peut être prescrit jusqu'à l'âge de 24 mois pour les bébés les plus à risque de forme sévère.

    "Un autre traitement préventif des infections à VRS est disponible, le palivizumab (SYNAGIS®), précise l’Assurance Maladie. Cet anticorps monoclonal est réservé à l'hôpital et son utilisation, possible jusqu'à l'âge de 2 ans, est restreinte à la prévention des formes graves d'infections à VRS chez les prématurés et les nourrissons à haut risque (bébé souffrant de maladie cardiaque ou pulmonaire grave)."

    L’hiver dernier, l’épidémie de bronchiolite a duré de mi-novembre 2024 à mi-janvier 2025, indique SpF, en précisant qu’elle a été de "plus faible intensité que les précédentes épidémies, avant la mise en place de l’immunisation des enfants et de la vaccination maternelle". 

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.