Onco-Gynéco
Cancer du col de l’utérus chez l'immunodéprimée : le dépistage change
Chez les femmes immunodéprimées, le dépistage du cancer du col de l’utérus sera plus fréquent selon les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS).
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Mieux prévenir le risque. C’est l’objectif des nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui préconisent un dépistage plus fréquent du cancer du col de l’utérus pour les personnes immunodéprimées.
Les femmes immunodéprimées, plus à risque de cancer du col de l’utérus
Actuellement, pour ces patientes, le dépistage du cancer du col de l’utérus suit le même rythme que pour le reste de la population féminine. Entre 25 et 29 ans, les deux premiers frottis sont prévus à un an d’intervalle puis, si les résultats sont normaux, tous les trois ans, indique l’Assurance maladie. Avant 30 ans, ces prélèvements sont étudiés en laboratoire dans le cadre d’un dépistage cytologique. À partir de cet âge, l’examen reste le même, mais les échantillons sont analysés avec un test HPV-HR. En ce qui concerne la fréquence : le premier doit être réalisé trois ans après le dernier dépistage cytologique (si le résultat est normal), puis tous les 5 ans jusqu’à 65 ans.
Mais la HAS ne juge plus cette fréquence suffisante pour les personnes immunodéprimées. L’instance précise qu’elles ont un risque de cancer du col de l’utérus plus important, ce qui justifie un rythme plus fréquent de dépistage, à l’exception des patientes atteintes du VIH. Pour elles, d’autres recommandations ont été émises en juin 2024.
Un examen tous les ans jusqu’à 30 ans puis tous les 3 ans
La HAS liste les femmes concernées par cette nouvelle publication. Il s’agit de celles :
- Greffées par cellules souches hématopoïétiques allogéniques ;
- Atteintes de déficit immunitaire primitif ou congénital (par exemple, syndrome de Di George, agammaglobulinémie, hypogammaglobulinémie…) ;
- Atteintes de lupus systémique (traitées ou non)
- En situation d’immunodépression sévère, diagnostiquée par un professionnel de santé ;
- Sous traitement immunosuppresseur depuis au moins un an (par exemple, pour une greffe, une polyarthrite rhumatoïde, une MICI, une sclérose en plaques…).
Pour elles, désormais, le dépistage du cancer du col de l’utérus consistera en un frottis tous les ans (avec examen cytologique) entre 25 et 29 ans. À partir de 30 ans, il est conseillé de le faire tous les trois ans, si le résultat du test HPV est négatif, et ce jusqu’à 65 ans. Ensuite, le médecin décidera de la fréquence en fonction du dernier examen et des antécédents de la patiente.
Entre 2020 et 2022, la participation au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus était de 59,5 % au sein de la population générale, selon le dernier Panorama des cancers en France. Pourtant, grâce à cet examen, 9 cancers sur 10 pourraient être évités.











