Nutrition

Aliments transformés : 21% des femmes de 50 à 64 ans y sont accros

Selon une étude américaine, 21 % des femmes et 10 % des hommes âgés de 50 à 64 ans auraient des signes d’addiction aux aliments ultra-transformés, en particulier les femmes.

  • SeventyFour / istock
  • 06 Octobre 2025
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    Snacks sucrés, plats préparés, sodas à profusion... Pour la génération X et de la fin du baby-boom, aujourd’hui âgée de 50 à 64 ans, les aliments ultra-transformés ont toujours fait partie du paysage alimentaire.

    Aux Etats-Unis, une nouvelle étude de l’Université du Michigan, publiée dans la revue Addiction, révèle que 21 % des femmes et 10 % des hommes de cette tranche d’âge répondent aux critères d’une addiction à ces produits, qui font le lit de nombreuses pathologies chroniques, des maladies cardiovasculaires au diabète en passant par le cancer ou la dépression.

    Les femmes plus touchées que les hommes

    Les chercheurs ont utilisé un outil spécifique, une échelle baptisée Yale Food Addiction Scale 2.0pour évaluer et diagnostiquer les comportements addictifs liés aux aliments ultra-transformés. Parmi les signes : des envies incontrôlables, des tentatives ratées de réduction, des symptômes de sevrage ou encore l'évitement d'activités sociales par peur de trop manger. Quelque 2.000 Américains âgés ont été interrogés dans le cadre de l'enquête. "Nous espérons combler un vide dans la recherche sur l'addiction alimentaire chez les adultes plus âgés", explique Lucy K. Loch, chercheuse en psychologie, dans un communiqué. Elle rappelle que cette génération a grandi à une période charnière, marquée par une explosion des produits transformés.

    Contrairement aux addictions traditionnelles (alcool, tabac), plus fréquentes chez les hommes, l'addiction aux aliments ultra-transformés touche davantage les femmes. Une des raisons pourrait être le marketing des années 1980 qui a particulièrement ciblé les femmes avec des produits "allégés" à base de glucides, souvent présentés comme amaigrissants mais fortement addictifs.

    Poids, santé mentale et isolement : des facteurs aggravants

    Les données montrent que les personnes qui se perçoivent en surpoids sont beaucoup plus susceptibles d’être "accros". Ainsi, les femmes se disant en surpoids ont 11 fois plus de risque, les hommes 19 fois plus. "Ces produits sont vendus comme sains, ce qui est particulièrement problématique pour ceux qui tentent de réduire leur apport calorique, prévient la professeure Ashley Gearhardt, qui dirige le Food and Addiction Science & Treatment Lab de l’université. Cela touche particulièrement les femmes, en raison de la pression sociétale autour du poids." A noter que le lien est également plus fort chez les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, ou isolées socialement.

    Alors que les enfants d’aujourd’hui consomment une part encore plus importante d’aliments ultra-transformés, il y a de quoi s’inquiéter au vu des risques pour la santé que représentent ces produits. "Comme pour d'autres substances, intervenir tôt pourrait être essentiel pour réduire les effets à long terme", conclut la chercheuse. Comme d’habitude, la prévention, dès l’enfance, pourrait bien être la clé.

     

     

     

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