Diabétologie
Obésité : un plan national de lutte dévoilé en septembre
Le gouvernement lancera en septembre un plan national contre l’obésité, afin de prendre en charge la maladie chronique au niveau "éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux" et enrayer cette épidémie silencieuse.
- Tetiana Kormych / istock
En visite sur le site de production de Novo Nordisk à Chartres, le ministre délégué à la Santé Yannick Neuder a annoncé, lundi 26 mai, que le "plan obésité" serait prêt "dès le mois de septembre".
Il visera à prendre en charge la maladie chronique "au niveau éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux".
De nouveaux traitements prometteurs
Le ministre a également confirmé "des discussions en cours avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire [Anses] pour faire face au fléau des maladies métaboliques, du diabète et de l’obésité", qui touchent "près de 20 % de nos enfants et adolescents". Cette pathologie est "un grand pourvoyeur de maladies cardiovasculaires", responsables de 140.000 décès chaque année dans le pays, a-t-il rappelé.
Au cœur de l’actualité : les médicaments anti-obésité comme le Wegovy (du fabricant Novo Nordisk) et le Mounjaro (Eli Lilly), commercialisés en France depuis l’automne 2024. Leur principe actif, le sémaglutide ou le tirzépatide, mime une hormone intestinale, stimule l’insuline et procure une sensation de satiété. Avec des résultats spectaculaires : une perte de poids moyenne de 15 %, soit généralement plusieurs dizaines de kilos en quelques semaines ou quelques mois.
Pour l’heure, ces traitements coûtent "de 6 à 9 euros par jour" et ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. "On espère qu’il va y avoir une prise en charge tôt ou tard pour les personnes qui en ont le plus besoin", a déclaré Etienne Tichit, directeur de Novo Nordisk France.
Répondre à une urgence sanitaire
Actuellement, seuls des médecins spécialistes (endocrinologues, diabétologues, nutritionnistes) peuvent initier leur prescription – et ils sont peu nombreux. Pour remédier à cette inégalité d'accès, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s'apprête à lancer une procédure formelle afin d'autoriser les généralistes, jusqu’ici seulement autorisés à renouveler les ordonnances, à prescrire ces traitements.
Cette ouverture "fait partie des choses [...] en phase de finalisation", a déclaré la ministre du Travail Catherine Vautrin. "On veut avancer sur ce sujet si possible avant l’été", a confirmé M. Neuder. De son côté, Eli Lilly France se dit "favorable à l’élargissement" et prêt à répondre à la demande, à l’heure où plus de 8 millions de personnes sont en situation d’obésité en France, un chiffre en hausse depuis vingt ans.











