Onco-Sein
Cancer gynécologique de type Cellules Claires : le Pembrolizumab comme option ?
L’étude anglaise PEACOCC, retrouve des taux de réponse objective de 25 % du Pembrolizumab en monothérapie dans les cancers gynécologiques de type Cellules Claires, déjà multi traités.
- mi-viri/iStock
Les cancers gynécologiques de type Cellules Claires, sont des cancers rares, présentant un profil mutationnel particulier avec notamment la présence de mutations ARID1A, pTEN, PIK3CA, en proportions plus importantes que leurs homologues séreux de haut grade, et dont les taux de réponse aux chimiothérapies sont faibles (environ 25 % en première ligne, et moins de 8 % pour les lignes ultérieures) les classant parmi les tumeurs de mauvais pronostic. Ils représentent environ 15 % des cancers épithéliaux de l'ovaire, 8 % des cancers de l'endomètre et moins de 5 % des cancers du col. La prise en charge est calquée sur les données des séreux de haut grade faute de données, mais quelques études se sont intéressées aux particularités, notamment immunologiques, de ces tumeurs : l'étude INOVA, associant immunothérapie et Bévacizumab avec des taux de réponse objective de 40 %. L'étude anglaise, a quant à elle testé le Pembrolizumab en monothérapie.
25 % de réponse, 33 % de stabilité tumorale
Publiée dans le JAMA Oncology, l’étude PEACOCC démontre chez des patientes lourdement prétraitées, une médiane de survie globale de 14,8 mois du Pembrolizumab en monothérapie.
En pratique, 48 patientes ont été traitées, entre mars 2019 et octobre 2021 dans l'étude PEACOCC pour recevoir une monothérapie par Pembrolizumab 200 mg toutes les trois semaines pendant deux ans ou jusqu'à progression. Ces patientes devaient présenter un cancer gynécologique de type Cellules Claires, ou mixte avec au moins 50 % de contingent à cellules claires, d'origine ovarienne, endométriale ou cervicale, et avoir bénéficié au moins d'une ligne de chimiothérapie préalable à base de sels de platine, incluant la phase de traitement adjuvant. L'âge médian de la population était de 58,5 ans, 85% des patientes présentaient un cancer de l'ovaire, 13 % un cancer de l'endomètre et 2 % un cancer du col. 90 % des patientes avaient bénéficié d'une chirurgie au préalable, la médiane du nombre de ligne de traitement ultérieure systémique était de 3, avec plus de 40 % des patientes présentant un intervalle libre sans sels de platine de plus de 12 mois, et 40 % prétraitées par anti angiogénique. Le critère de jugement principal était le taux de survie sans progression à 12 semaines, les critères secondaires le taux de réponse objective, la durée de réponse, la survie sans progression et la survie globale.
Une médiane de survie globale de 14,8 mois
On retrouve un taux de survie sans progression à 12 semaines de 42 % (n = 20), avec 21 % de réponse partielle, et 21 % de maladie stable, et une durée médiane de contrôle tumoral de 11,7 mois. Le meilleur taux de réponse objective était de 25 % avec 12 patientes en réponse partielle. La durée médiane de réponse était de 13,1 mois. Après un suivi médian de 46,9 mois, la médiane de survie sans progression était de 2,7 mois, avec des taux de survie sans progression un an de 21 %, et à deux ans de 8 %. La médiane de survie globale était de 14,8 mois avec des taux respectivement à un an de 54 % et à deux ans de 38 %. Parmi les patientes, 2 étaient toujours en réponse partielle, 1 en maladie stable, après les deux ans de Pembrolizumab.
Concernant la tolérance, comme attendu il n'y a pas eu de signe de toxicité limitante avec 19 % des patientes ayant présenté des effets secondaires de grade ≥ 3, principalement des perturbations hépatiques à type de cytolyse, et des hyperthyroïdies.
Au niveau moléculaire, une seule patiente était dMMR, 13 % étaient mutées p53, 22 % ARID1A, et aucune analyse en sous-groupes n'a montré de différence en survie sans progression et en survie globale en fonction du statut moléculaire.
Au final, cette étude, démontre des taux de réponse intéressants, dans une population aux faibles perspectives thérapeutiques, permettant d'élargir potentiellement les champs de traitement.











