Onco-dermato
Carcinome basocellulaire : les inhibiteurs de la voie hedgehog en 1ère ligne au stade avancé
Les inhibiteurs de Hedgehog sont indiqués en 1ère ligne si le carcinome basocellulaire avancé ne relève pas de la chirurgie curative ou d’une radiothérapie. Leur efficacité est rapide et durable mais il faut tenir compte des effets secondaires possibles.
- jax10289/iStock
L’existence d’une activation aberrante de la voie de signalisation Hedghog (HH) dans la genèse des carcinomes basocellulaires (CBC) est connue depuis plusieurs années. Et bien que la chirurgie et la radiothérapie sont reconnues comme des traitements efficaces, les inhibiteurs de Hedghog (IHH) ont toute leur place en bloquant la voie de signalisation Hedgehog, réduisant ainsi la croissance et la propagation des cellules cancéreuses.
Une étude internationale a évalué la stratégie à long terme pour la prise en charge du carcinome basocellulaire avancé avec ce type de molécules, mettant en avant l’utilisation en 1ère ligne des IHH lorsque la chirurgie et la radiothérapie sont inappropriée ou contre-indiquées, en utilisant des techniques visant à contrer les effets secondaires fréquents lors de la prescription au long cours.
Les inhibiteurs de Hedgehog en 1ère ligne après la chirurgie et la radiothérapie
Dans cette étude, le groupe d'experts recommande une stratégie de prise en charge à long terme pour les patients atteints de CBC avancé et traités par thérapie systémique- indiquée lorsque les approches locales n’ont pas fonctionné. Les inhibiteurs de Hedgehog, comme sonidegib et vismodegib, sont des traitements de première ligne pour le BCC avancé avec une réponse à long terme, mais ils sont souvent confrontés à des problèmes de tolérance. Heureusement plusieurs stratégies de gestion des effets indésirables sont disponibles, telles que l'interruption temporaire de traitement, l'administration en dosages alternés ou l’utilisation de médicaments supports. Ces approches visent à améliorer la tolérance au traitement tout en maintenant son efficacité.
Pour les auteurs, bien que le BCC présente une charge mutationnelle tumorale élevée qui favorise une réponse à l'immunothérapie, les experts recommandent de maintenir les patients sous inhibiteurs de Hedgehog en limitant l'immunothérapie à ceux qui ont développé une résistance au cours du traitement par IHH ou en cas de toxicité persistante malgré une gestion optimale des effets secondaires. L’immunothérapie est alors réservée aux cas réfractaires ou intolérants.
Une revue à partir de bases de données internationales
Cette revue d’études a été réalisée entre janvier 2008 et février 2022 dans les bases de données PubMed e, Cochrane, EMBASE et ClinicalTrials.gov en utilisant les termes de recherche spécifique (« advanced basal cell carcinoma », « hedgehog pathway inhibition », « sonidegib », « vismodegib », « non-melanoma skin cancer », « cancer-immune interactions », « cemiplimab », « neoadjuvant therapy », « adverse events », « resistance », « squamous cell carcinoma », « multidisciplinary team », « guidelines » et « nevoid basal cell carcinoma syndrome »). L’analyse a été faite par des médecins spécialistes en oncologie, dermatologie, chirurgie, radiologie et immunologie.
Des médicaments ciblant l’activation anormale de la voie Hedgehog caractéristique du CBC
Selon les auteurs, compte tenu du rôle crucial de la voie de signalisation HH activée dans la promotion de l'initiation et de la progression du BCC, les IHH représentent, jusqu'à présent, le traitement le plus efficace pour obtenir une réponse précoce, élevée et durable. Les médecins ont un rôle essentiel à jouer dans la gestion optimale des effets indésirables, permettant ainsi d’empêcher les arrêts des traitements. L'objectif est d'aider les patients à conserver les bénéfices du traitement IHH qui a démontré une DOR (long-lasting duration of response) et une PFS (progression-free survival) de près de 2 ans.
Et en cas de récidive du BCC, les patients peuvent encore répondre à un autre cycle de IHH. A noter qu’en cas de développement d’une résistance au traitement par IHH ou face à une impossibilité de gérer les effets indésirables, il est possible de bénéficier d'un traitement de deuxième intention par cemiplimab, un inhibiteur de PD-1/PDL-1. La prise en charge par une équipe multidisciplinaire des patients atteints de BCC avancé est nécessaire afin d'améliorer les résultats, la sécurité et la qualité de vie des patients.











