Onco-Sein

Cancer du sein avancé RH+ HER2+ : vers un nouveau standard en traitement de maintenance

L’essai de phase III, PATINA, confirme l’efficacité du palbociclib en association à un traitement anti-HER2 et hormonothérapie, en traitement de maintenance dans les cancers du sein avancés RH+/ HER2+, avec un bénéfice de plus de 15 mois en survie sans progression.

  • Rasi Bhadramani/iStock
  • 20 Janvier 2025
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    Des données précliniques suggèrent que l’inhibition de CDK4/6 pourrait prévenir la résistance à la fois à l’hormonothérapie et aux anti-HER2 dans les cancers du sein RH+/ HER2+. L’essai de phase III PATINA cherche à évaluer l’efficacité du palbociclib en association à une hormonothérapie et un traitement anti-HER2 après traitement d'induction, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique RH+/ HER2+. Les résultats préliminaires de cette étude ont été présenté au SABCS par le Dr Otto Metzger.

    Un traitement de maintenance triple

    Les patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique RH+/ HER2+, ayant une maladie stable ou en réponse après 6 à 8 cycles de chimiothérapie d’induction par paclitaxel ou vinorelbine associés à un traitement anti-HER2 par trastuzumab +/- pertuzumab, ont été randomisées pour recevoir soit l’association palbociclib + hormonothérapie + traitement anti-HER2 (261 patientes), soit hormonothérapie + traitement anti-HER2 seul (257 patientes). Dans cette cohorte, 97,3 % des patientes ont reçu une double thérapie anti-HER2 par trastuzumab + pertuzumab et 90,9 % ont reçu une hormonothérapie par anti-aromatase. Par ailleurs, 71,8 % des patientes avaient déjà bénéficié d’un traitement anti-HER2 en situation (néo)-adjuvante.

    Un gain de 15,2 mois en survie sans progression

    Après un suivi médian de 53 mois, l’ajout de palbociclib a significativement prolongé la PFS, passant de 29,1 mois dans le bras contrôle à 44,3 mois dans le bras palbociclib, avec un HR de 0,74 (IC 95 %: 0,58–0,94). Les données sur la survie globale restent immatures, avec seulement 119 des 247 événements prévus observés jusqu’à présent. La médiane de l’OS est de 77 mois dans le bras contrôle et n’a pas encore été atteinte dans le bras palbociclib. Les taux de survie à 5 ans étaient respectivement de 74,3 % dans le bras palbociclib et de 69,8 % dans le bras contrôle (HR : 0,86 ; IC 95 % : 0,60–1,24).

    Bien que cette étude porte sur un traitement de maintenance, une poursuite de réponse tumorale a été observée, avec un bénéfice supplémentaire apporté par le palbociclib. Celui-ci a entraîné une augmentation de 7 % du taux de réponse objective (22,2 % contre 29,2 % ; p = 0,0458) et de 8 % du taux de bénéfice clinique (81,3 % contre 89,3 % ; p = 0,0106).

    Un profil de tolérance manageable

    Comme attendu, l’ajout du palbociclib est responsable d’une majoration de toxicité, principalement en terme de neutropénie (63,2 % de G3 et 12,4 % de G4 versus 4,4 % de G3 en l’absence de palbociclib), de fatigue (22,9 % de G2 et 5,4 % de G3 versus 12,9 % de G2 dans le bras contrôle), de stomatite (17,2 % de G2 et 4,2 % de G3 versus 1,2 % de G2 dans le bras contrôle) et de diarrhée (26,4 % de G2 et 11,1 % de G3 versus 10,5 % de G2 et 1,6 % de G3 dans le bras contrôle). Les effets indésirables graves, de grade ≥ 4, étaient similaires dans les deux groupes (12,3 % pour albociclib versus 8,9 % pour le contrôle), et seulement 7,5 % des patientes du groupe Palbociclib ont arrêté le traitement en raison d’effets secondaires.

    Un nouveau standard de soin

    Cet essai atteste d’un bénéfice cliniquement majeur de l’ajout du palbociclib au traitement de maintenance par anti-HER2 + hormonothérapie, dans les cancers du sein avancés RH+/ HER2+, avec un gain de 15,2 mois en PFS et un profil de toxicité gérable. Cela pourrait représenter un nouveau standard thérapeutique pour ces patientes.

     

     

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