Pneumologie
Cancer du poumon : l’immunothérapie confirme son efficacité avec l’atezolizumab
Dans une étude de phase 3, l’atezolizumab, un anticorps anti-PDL-1, apporte un net bénéfice de survie comparé au docétaxel chez des malades souffrant d’un cancer bronchique non à petites cellules en deuxième ligne de traitement.
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Après le nivolumab et le pembrolizumab, l’atezolizumab a été évalué dans un essai randomisé de phase 3, l’étude OAK, qui confirme que l’immunothérapie en deuxième ligne de traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est très largement supérieure à une chimiothérapie par docétaxel en terme de survie globale.
Il s’agit de la quatrième étude testant un inhibiteur de checkpoint dont les résultats sont convergents avec ceux des précédents essais. L’originalité de l’étude OAK est d’évaluer l’efficacité d’un anticorps anti-PDL-1 alors que les essais antérieurs utilisaient un anticorps anti-PD-1.
Résultats spectaculaires
OAK est une étude de phase 3 ouverte randomisé multicentrique (31 pays) qui a inclus 1225 patients atteints d’un CBNPC de stade IIIB-IV déjà traités antérieurement. L’analyse intermédiaire a porté sur 850 patients, 425 traités par atezolizumab, 425 par docétaxel.
Les résultats en intention de traiter (ITT) montrent la supériorité de l’atezolizumab avec une survie globale (SG) médiane de 13,8 vs 9,6 mois, HR = 0,73 (p = 0,0003). Chez les patients qui expriment PDL-1, la SG médiane est de 15,7 vs 10,3 mois, HR 0,74 à l’avantage de l’anticorps qui bénéficie également aux malades faibles ou non expresseurs de PDL-1 (SG médiane 12,6 vs 8,9 mois, HR 0,75).
L’atezolizumab semble donc plus efficace que le docétaxel quel que soit le niveau d’expression de PDL-1, mais l’étude OAK montre que plus l’expression est forte plus la survie est prolongée, avec des résultats spectaculaires chez les patients qui expriment très fortement l’antigène dont la médiane de survie est supérieure à 20 vs 9 mois.
Manque de sensibilité
Ces résultats doivent néanmoins être nuancés car le score employé dans l’étude pour mesurer cette expression est très particulier et utilise un anticorps dont la corrélation et donc la sensibilité posent problème comparé aux anticorps utilisés dans les autres études évaluant l’immunothérapie. Ce manque de sensibilité affaiblit donc le message de OAK sur l’efficacité du traitement pour tous les niveaux d’expression, même les plus faibles.
Comme attendu avec un anti-PDL-1, le profil de tolérance de l’atezolizumab s’est révélé bon avec peu de toxicité de grade 3-4 : 15 % vs 43 % avec le docétaxel.
D’après un entretien avec le Pr Gérard Zalcman, oncopneumologue, CHU Bichat, Paris












