Onco-Gynéco
Tumeur trophoblastique gestationnelle : une association thérapeutique à succès
Avec plus de 95 % de guérison, l’association avelumab + methotrexate devient le nouveau traitement de référence des tumeurs trophoblastiques gestationnelles à bas risque.
- globalmoments/iStock
Les tumeurs trophoblastiques gestationnelles (TTG) sont des tumeurs se développant à partir du placenta, le plus souvent après une grossesse molaire mais parfois aussi après un accouchement. Ces tumeurs restent très rares, 1 cas pour 10 000 grossesses, avec néanmoins en absence de traitement un risque de décès chez des patientes, de fait, particulièrement jeunes.
Ces tumeurs sont pour la plupart (80 %) de bas risque soit avec un score FIGO ≤ 6. Le traitement de référence repose alors sur une mono-chimiothérapie par méthotrexate à la dose de 1 mg/kg IM à J1-J3-J5-J7 en alternance à l’acide folique oral. Traitement administré par cycle de 15 jours jusqu’à normalisation du taux HCG. Le méthotrexate permet d’obtenir une normalisation du taux HCG chez 70 % des patientes.
Intérêt de l’immunothérapie dans les TTG
L’ensemble des sous-types des TTG exprime fortement le PDL1, laissant supposer un bénéfice de l’immunothérapie dans la prise en charge de ces tumeurs.
D’autre part, l’essai de phase II, TROPHIMMUN, publié en 2020, a démontré l’efficacité de l’avelumab dans les maladies résistantes à une mono-chimiothérapie, avec un taux de guérison de plus de 50 %.
TROPHAMET : avelumab + methotrexate
Cet essai académique, présenté par le Pr You en session plénière à l’ESMO 2024, évalue la faisabilité et l’efficacité de l’association de l’avelumab, administré à la dose de 800 mg au J1, au traitement de référence par méthotrexate chez patientes présentant une TTG à bas risque. Le traitement a été réalisé jusqu’à normalisation du taux HCG et poursuivi par 3 cycles de consolidation.
Dans cette cohorte, 26 patientes ont été inclues dont la majorité présentait TTG de stade III (54 %). Par ailleurs, 31 % des tumeurs avaient un score FIGO1-2, 31 % un score 3-4 et 38 % un score 5-6. La majorité des tumeurs s’était développée après mole complète (70 %).
Plus de 95 % des patientes guéries
Une normalisation du taux HCG a été obtenue chez 96,2 % patientes, soit 25 des 26 patientes, (IC95 % 85,8 – 97,3). Après un suivi médian de 24,8 mois, aucune de ces patientes n’a présenté de récidive confirmant leur guérison.
La décroissance du taux HCG semble également plus rapide que lors du traitement par méthotrexate seul avec une médiane de temps de normalisation du taux HCG de 3,32 mois. Ainsi les patientes ont reçu une médiane de 8 cycles de traitement.
La tolérance du traitement reste excellente avec peu de toxicité de grade 3 (19 % des patientes soit 5 patientes avec 2 patientes ayant présenté une mucite, 2 une cytolyse hépatique et 1 une infection de cathéter) et l’absence d’événements de grade ≥ 4. La toxicité spécifique lié à l’immunothérapie était essentiellement de grade 1 et 2 avec comme toxicités de G ≥ 2 des atteintes hépatiques pour 3 patientes dont les 2 avec une cytolyse de G3, digestives (colites de G2) pour 2 patientes, rhumatologique (arthralgie de G2) pour 1 patiente et endocrinienne (dysthyroidie G2) pour 1 patiente.
Un nouveau standard pour les TTG à bas risque
Ce résultat exceptionnel, avec la guérison de plus de 95 % des patientes présentant une TTG à bas risque, fait de l’association avelumab + methotrexate le nouveau traitement de référence.











