Neurologie
SEP pédiatriques : les promesses des traitements par anti-CD20
Les traitements anti-CD20 réduisent significativement les taux de rechute des SEP pédiatriques et semblent correctement tolérés.
- ANNA SUNGATULINA/istock
Si l’efficacité et la place des anti-CD20 dans la prise en charge des patients SEP adultes n’est plus à démontrer, leur utilisation chez les patients pédiatriques souffre d’un manque de données et, en France notamment, d’autorisation de mise sur le marché.
Les auteurs présentent ici les données d’une revue de la littérature portant sur l’utilisation du Rituximab (12 études = 328 patients) et de l’Ocrelizumab (6 études = 106 patients).
Un réduction des taux de rechute
Concernant le Rituximab, les patients analysés avaient entre 6 et 21 ans et, pour une majorité, entre 15 et 16 ans. La durée de traitement allait de 1 à 48 mois et la réduction du TAP (0.03 à 0.1). De même, la réduction de nouvelles lésions T2 ou T1Gd+ était significativement plus importante par rapport aux autres traitements de fond. S’il s’agissait d’un traitement de recours après un 1e traitement dans 62 à 82%, il a été proposé comme 1° traitement chez les patients les plus sévères avec un niveau d’efficacité également important et un profil de tolérance acceptable.
Concernant l’Ocrelizumab, l’âge des patients pédiatriques allait de 10 à 16.5ans, la durée sous traitement de 5 à 46 mois. Le TAP sous traitement était également très faible (entre 0 et 0.09) avec >90% des enfants sous traitement qui restaient NEDA-2 dans 2 des 6 études.
Les principaux évènements indésirables (EI) rapportés dans les études étaient les réactions aux perfusions, des infections et des hypogammaglobulinémies. Certains auteurs ne rapportant pas la survenue de ces EI, il est difficile d’avoir une idée précise de leur fréquence par rapport à celle retrouvée chez les adultes.
Le besoin de large études contrôlées et randomisées
Les doses administrées étaient, dans 15/16 études, identiques à celles utilisées chez les adultes (Rituximab : 1000mg à J1 et J15 puis 1000mg tous les 6 mois et Ocrelizumab : 300mg à J1 et J15 puis 600mg tous les 6 mois). Une seule étude2 a cherché à évaluer l’efficacité d’une extension de doses (EID) de rituximab et d’ocrelizumab chez 12 versus 9 (espacement standard : SID) patients pédiatriques hautement actifs. Les TAP étaient de 0 et 0.025 et la survenue d’EI de 38.5% et 87.5% respectivement dans les groupes EID et SID.
A l’heure actuelle, 3 essais sont en cours : un premier de phase 2 évaluant la sécurité d’emploi, la tolérance, les données de pharmacocinétique et pharmacodynamie de l’ocrelizumab ; le second, une phase 3, comparant le fingolimod à l’ocrelizumab et le 3° comparant le fingolimod, siponimod et l’ofatumumab en 1° ligne. Enfin, les données de vraie vie issues de la MS-Base confirment l’intérêt du recours précoce aux antiCD20 pour ralentir la survenue du handicap chez les patients SEP à, début pédiatrique3.
Références :
- Etemadifar M, Nouri H, Sedaghat N, Ramezani A, Kargaran PK, Salari M, Kaveyee H. Anti-CD20 therapies for pediatric-onset multiple sclerosis: A systematic review. Mult Scler Relat Disord. 2024 Aug 31;91:105849. doi: 10.1016/j.msard.2024.105849. Epub ahead of print. PMID: 39243503.
- Venet, M., Lepine, A., Maarouf, A., Biotti, D., Boutiere, C., Casez, O., et al., 2024. Control of disease activity with large extended-interval dosing of rituximab/ocrelizumab in highly active pediatric multiple sclerosis. Scler. 30 (2), 261–265.
- Sharmin S., Abstract 010, ECTRIMS 2024, Copenhague











