Gynéco-obstétrique
Ménopause : une meilleure santé cardiaque associée à l’hormonothérapie
Prescrits pour soulager les symptômes de la ménopause, les traitements hormonaux seraient associés à une meilleure santé cardiovasculaire sur le long terme?
- Dzmitry Skazau / istock
À ce jour, l’hormonothérapie (plus exactement le traitement hormonal de la ménopause) s'est avérée être le traitement le plus efficace pour soulager les symptômes de la ménopause.
Alors qu’une partie de la communauté scientifique s’inquiète des risques potentiels pour la santé, surtout après une utilisation prolongée, des chercheurs viennent de mettre en évidence une association entre certains traitements hormonaux et une bonne santé cardiaque à long terme chez les femmes ménopausées. Leurs résultats seront présentés lors du congrès annuel de la Menopause Society à Chicago du 10 au 14 septembre.
La bonne influence de l’hormonothérapie sur les biomarqueurs cardiovasculaires
Pour parvenir à ce constat, les scientifiques se sont appuyés sur les données du Women's Health Initiative, un vaste essai clinique observationnel incluant plus de 27.000 femmes recrutées entre 1993 et 1998. Ils ont spécifiquement ciblé et évalué les femmes qui prenaient des œstrogènes conjugués équins (CEE) – le traitement oral par œstrogènes le plus couramment prescrit aux États-Unis – ou des CEE avec, en plus, de l'acétate de médroxyprogestérone (MPA), une forme synthétique de progestérone.
Résultat, il est apparu que les deux types de traitement sont associé à "une influence favorable sur tous les biomarqueurs cardiovasculaires, sauf les triglycérides", peut-on lire dans un communiqué. Dans le détail, par rapport au placebo, le cholestérol HDL (parfois appelé bon cholestérol) a augmenté de 13 % et 7 % pour les participants traités aux seuls CEE et aux CEE-MPA, respectivement. La réduction du cholestérol LDL (le "mauvais") était d'environ 11 % pour les deux types de thérapie. La résistance à l'insuline, elle, a diminué de 14 % et 8 % pour les CEE et les CEE-MPA, respectivement, tandis que la lipoprotéine, "parfois appelée le tueur silencieux du cœur", a chuté de 15 % et 20 %.
Le traitement hormonal de la ménopause pour gérer les symptômes gênants
"Bien que le traitement CEE ait eu des effets un peu plus favorables, les deux thérapies ont bien fonctionné si l’on en croit leur impact sur les biomarqueurs, à l'exception des triglycérides, résume le Dr Matthew Nudy, auteur principal de l’étude. Les recherches futures devraient évaluer si d'autres formules de progestatifs pourraient moins atténuer l'effet à long terme de l'œstrogène sur le cholestérol."
"Pendant des années, les femmes et les professionnels de la santé ont évité l'hormonothérapie par peur des effets indésirables potentiels sur la santé. Des études comme celle-ci sont précieuses pour aider les femmes à se sentir plus confiantes dans leur décision d'utiliser le traitement hormonal de la ménopause pour gérer leurs symptômes gênants, en particulier les bouffées de chaleur", conclut le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society.
Pour mémoire, WHI est une étude observationnelle et même si les méthodes d'ajustement statistique réduisent une partie des biais, il n'est pas possible d'établir un lien de cause à effet entre le THS type américain et la santé cardiovasculaire. Par contre, le suivi à long terme de ces femmes ne montre pas de catastrophe particulière











