Pédiatrie

Obésité en pédiatrie : un agoniste du GLP1 constitue une option prometteuse

Une étude récente confirme l'efficacité et la tolérance du liraglutide chez les enfants de 6 à 12 ans. Une avancée potentiellement importante dans le traitement de l'obésité pédiatrique.

  • obésité/istock
  • 11 Septembre 2024
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    L'obésité pédiatrique est devenue une urgence sanitaire mondiale, affectant des millions d'enfants dans le monde. Selon une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle de l'European Association for the Study of Diabetes (EASD) à Madrid, et publiée dans le New England Journal of Medicine, le liraglutide, un agoniste du récepteur GLP-1, s'avère intéressant aussi chez les enfants de 6 à moins de 12 ans.

    Les résultats montrent que les enfants traités par liraglutide pendant un peu plus d'un an ont eu une réduction de l'indice de masse corporelle (IMC) de 7,4 % par rapport au placebo, ainsi qu’une amélioration de la pression artérielle et du contrôle de la glycémie. Ces données offrent un nouvel espoir pour la prise en charge de l'obésité chez les enfants, jusqu'à présent limitée aux interventions sur le mode de vie.

    1ère étude du liraglutide dans l’obésité pédiatrique

    L'étude SCALE Kids est la première à évaluer la sécurité et l'efficacité du liraglutide dans la population pédiatrique. Elle a inclus 82 enfants âgés de 6 à moins de 12 ans, dont 54,9 % avaient au moins une complication liée à l'obésité, telle qu’une résistance à l'insuline ou une puberté précoce. Parmi eux, 56 ont reçu des injections quotidiennes de liraglutide (3 mg ou dose maximale tolérée) et 26 ont reçu des injections hebdomadaires de placebo pendant 56 semaines.

    À la fin de la période de traitement, la variation moyenne de l'IMC est de -5,8 % dans le groupe liraglutide, contre +1,6 % dans le groupe placebo, soit une différence de 7,4 %. Une réduction de l'IMC d'au moins 5% est observée chez 46,2% des enfants traités par liraglutide, contre seulement 8,7% dans le groupe placebo.

    En termes de tolérance, des effets secondaires gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée) sont rapportés chez 80,4% des enfants sous liraglutide, comparativement à 53,8% sous placebo. Cependant, 10,7% des enfants sous liraglutide ont dû interrompre le traitement en raison d'effets secondaires.

    Une étude de phase 3 versus placebo

    La robustesse de ces résultats repose sur une méthodologie rigoureuse. Le SCALE Kids est une étude de phase 3, randomisée, contrôlée par placebo. Les enfants ont été randomisés entre les deux groupes (liraglutide et placebo) et ont bénéficié d'un suivi étroit tout au long des 56 semaines de traitement, avec des conseils personnalisés pour encourager un mode de vie sain.

    Bien que des effets secondaires aient été observés, ceux-ci sont cohérents avec les résultats obtenus chez les adolescents et les adultes traités par liraglutide, ce qui renforce la crédibilité et la généralisation des données.

    Synthèse et perspectives

    En résumé, cette étude démontre que le liraglutide est non seulement efficace pour réduire l'IMC chez les enfants âgés de 6 à 12 ans, mais qu'il est également bien toléré, sans nouveaux problèmes de tolérance. Ces résultats représentent une avancée importante dans la prise en charge de l'obésité pédiatrique, en offrant une option thérapeutique supplémentaire aux interventions sur le mode de vie.

    À l'avenir, d'autres études seront nécessaires pour évaluer les effets à long terme du liraglutide chez les jeunes patients, et en particulier si des occlusions intestinales surviennent et pour déterminer comment cette intervention peut être intégrée de manière optimale dans les protocoles de traitement de l'obésité infantile. Toutefois, ces premières données offrent une lueur d'espoir et ouvrent de nouvelles perspectives pour améliorer la qualité de vie des enfants vivant avec l'obésité.

     

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