Dermatologie
Psoriasis : une nouvelle cible de traitement
Le psoriasis est une maladie de peau chronique dont les traitements se multiplient ces dernières années. Le dernier en date pourrait être l’hepcidine, l’hormone du fer qui joue un rôle clé dans le développement du psoriasis.
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D’après une nouvelle étude portée par des chercheurs français de l’Inserm, l’hormone du fer appelée "hepcidine" pourrait un jour permettre de soigner le psoriasis.
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de scientifiques a d’abord montré que l’hepcidine était exprimée dans la peau des patients atteints de psoriasis, notamment lors des formes sévères.
"L’hepcidine joue un rôle clé dans le développement du psoriasis"
Afin d’étudier plus précisément le rôle de l’hepcidine dans le psoriasis, elle a ensuite développé de nouveaux modèles murins dans lesquels le gène de l’hepcidine était spécifiquement inactivé ou surexprimé dans l’épiderme. Les spécialistes ont alors montré que lorsque le gène de l’hepcidine était activé, certaines caractéristiques du psoriasis étaient induites, notamment les lésions de la peau et le recrutement des neutrophiles dans l’épiderme. À l’inverse, quand le gène était inactivé, les marqueurs du psoriasis disparaissaient.
"L’hepcidine joue un rôle clé dans le développement du psoriasis. À partir de nos résultats, nous montrons que lors du déclenchement du psoriasis, l’hepcidine produite par l’épiderme joue un rôle crucial dans la rétention du fer dans les cellules de la peau", précise Carole Peyssonnaux, directrice de recherche Inserm à l’Institut Cochin. "Le fer étant un métal essentiel pour la prolifération cellulaire, cette rétention du fer favorise la division des cellules de l’épiderme de la peau psoriasique", ajoute-t-elle.
"D’autre part, la rétention de fer médiée par l’hepcidine contribue également au recrutement des neutrophiles, une autre caractéristique des lésions cutanées psoriasiques", complète-t-elle.
Psoriasis : de nouveaux médicaments pour bloquer l’hepcidine
La prochaine étape serait d’approfondir ces résultats dans la perspective de développer des médicaments qui bloqueraient l’action de l’hepcidine et qui pourraient donc être bénéfiques aux patients atteints de psoriasis, notamment chez ceux qui souffrent d’une forme aiguë et résistante.
Dans cette optique, l’équipe développe actuellement de nouveaux médicaments capables de neutraliser l’hepcidine afin de les tester dans des modèles animaux de psoriasis.
"À l’avenir, si nos résultats s’avéraient concluants, de tels médicaments pourraient être utilisés comme traitement d’entretien après une poussée ou pendant les phases de rémission afin de prévenir la récurrence de la maladie. Des études complémentaires permettront de déterminer si l’hepcidine joue également un rôle dans d’autres maladies inflammatoires de la peau", conclut Carole Peyssonnaux.











