Cardiologie
Stents de 1ère génération : risque persistant d’évènements tardifs
Les patients qui ont reçu un stent actif de première génération demeurent à risque d'événements indésirables tardifs. C’est la conclusion du suivi à 10 ans de l'essai danois SORT OUT II.
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Au cours du suivi à 10 ans, et sur les 2 098 patients initialement randomisés (patients non sélectionnés), le critère d'évaluation principal de survenue d’un événement indésirable cardiaque majeur (MACE), a été observé chez 346 (32,5%) des 1065 patients randomisés pour recevoir un stent au sirolimus et 342 (33,1%) des 1033 patients qui ont reçu un stent au paclitaxel, ce qui donne un hazard-ratio non significatif de 0,96 (intervalle de confiance à 95% : 0,83 à 1,11; p = 0,60).
C’est la conclusion de l’étude de suivi à 10 ans parue dans le Journal de l'American College of Cardiology (JACC).
Une étude randomisée suivie ensuite 10 ans
Un total de 2 098 patients, non sélectionnés (50% avec syndrome coronarien aigu), ont été randomisés pour recevoir un DES de première génération.
Cette étude a enregistré la survenue d'un événement cardiaque indésirable majeur (MACE), le critère composite internationalement validé, évalué comme un critère composite à partir des décès cardiaque, des infarctus du myocarde, et des revascularisations du vaisseau cible.
Les thromboses de stent ont également été évaluées.
Une stabilité de l’incidence du MACE sur 10 ans
Il est à noter que le taux annuel de MACE est demeuré stable tout au long de la période de suivi : à 2,6% dans le groupe stent au sirolimus et à 2,5% dans le groupe stent au paclitaxel.
Les particularités de chaque stent n’ont pas d’incidence sur le critère composite, ni sur la mortalité toutes causes confondues, avec des taux correspondants de 27,4% pour les stents au sirolimus et 26,3% pour les stents au paclitaxel.
Chez les patients avec un stent au sirolimus ou au paclitaxel, la fréquence des thromboses est de 13,3%, identique dans les groupes et avec une incidence annuelle stable de 1,3% après la première année.
En pratique
Parmi les survivants de l’étude SORT OUT II, le taux de MACE annuel à long terme et le taux de thrombose de l'endoprothèse restent constants quel que soit le type de stent actif de 1ère génération, sans changements tardifs apparents.
Ces taux stables d'événements annuels tardifs et l'absence de diminution au fil du temps sont inquiétants, mais peuvent être en rapport avec la progression de la maladie athéromateuse et la resténose, qui dépend probablement plus des différences interindividuelles que des différence de stent actif.
Avec 73,1% des participants à l'étude encore vivants après une décennie, il n'y ait pas besoin d'une attention médicale extraordinaire pour ces patients, mais l'absence de diminution de l’incidence annuelle des événements cardiovasculaires au fil des 10 ans de suivi amène à considérer l’importance de la mise en place d’une surveillance continue, au mieux adaptée en fonction des facteurs de risque, et y compris pour les autres générations de stents.











