Cancer colorectal métastatique MSI : bénéfice de la double immunothérapie

De nouveaux résultats de l’étude de phase III CheckMate-8HW, concernant la comparaison nivolumab plus ipilimumab versus chimiothérapie de 1^ère ligne pour les patients avec un cancer colorectal métastatique ont été présentés à l’ASCO.

La comparaison est largement en faveur de la double immunothérapie, avec une analyse faite sur la population dont le statut MSI / dMMR a été confirmé en centralisé, analyse qui concerne en particulier la PFS2 (de la randomisation jusqu’à la progression sous traitement de 2^e ligne) permettant de tenir compte du cross over potentiel vers l’immunothérapie dans le bras chimiothérapie.

Des résultats incontestablement positifs

En 1^ère ligne, 202 patients ont été traités par nivolumab plus ipilimumab, 101 dans le bras chimiothérapie. Le suivi médian était de 31 mois. 15 % des patients n’ont pas été confirmés comme étant MSI/dMMR de manière centralisée, et ont été exclus de l’analyse (erreurs diagnostiques). Le taux de PFS est de 72 % à 2 ans dans le bras « double immunothérapie » contre 14 % dans le bras contrôle (hazard ratio = 0,21) ; avec un intérêt de l’immunothérapie dans tous les sous-groupes pré-définis.

Dans la cohorte, 67 % des patients du bras contrôle ont reçu de l’immunothérapie en 2^ème ligne, dans le cadre du cross over protocolaire ou en-dehors. La PFS2 reste en faveur de la double immunothérapie d’emblée avec un taux de PFS2 à 24 mois de 83 % versus 52 % (HR = 0,27). Les effets secondaires sont tels qu’attendus dans chaque bras, avec moins d’effets indésirables de grade 3-4 dans le bras « double immunothérapie », mais par contre 2 décès reliés à l’immunothérapie (myocardite, pneumopathie).

Il manque encore des données d’importance

Les données de taux de réponse n’ont pas encore été présentées, en particulier le taux de patients progressifs d’emblée sous immunothérapie (en intégrant, et en excluant les patients dont le statut MSI / dMMR n’a pas été validé en centralisé). Cela permettra notamment de mettre en perspective les résultats de la KEYNOTE-177 avec le pembrolizumab, étude positive mais avec un croisement des courbes dans les tout premiers mois de traitement. Surtout sont attendus avec impatience les résultats de la comparaison des bras nivolumab versus nivolumab plus ipilimumab prévue dans l’étude 8HW, qui permettront d’aider à la décision entre un traitement par monothérapie ou par combinaison pour nos patients.

 Au total, les résultats de la CheckMate-8HW valident l’intérêt d’une double immunothérapie par nivolumab et ipilimumab en 1^ère ligne pour les patients avec un cancer colorectal MSI / dMMR.