Onco-dermato
Effets indésirables cutanés : un marqueur de l’efficacité de l’immunothérapie
Une étude rétrospective confirme le lien entre la survenue d’effets indésirables immunologiques cutanés, tels que le vitiligo, et la survie chez des patients traités pour un mélanome avancé.
- Marcelo Ricardo Daros/iStock
Parce qu’ils ciblent des systèmes clés de l’immunité, les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire exposent à des effets secondaires immunologiques, en particulier au niveau cutané, d’expression clinique variable : prurit, vitiligo, éruptions lichénoïdes ou psoriasiformes, pemphigoïde bulleuse, pour ne citer que les plus fréquemment observés.
Et les données s’accumulent aujourd’hui pour souligner un possible lien entre la survenue de ces effets secondaires et une meilleure survie, notamment chez les patients traités pour un mélanome avancé.
Une étude rétrospective, dont les résultats sont publiés dans le Journal de l’académie américaine de dermatologie, va plus loin en montrant que certains sous-types de mélanome sont associés à une moindre incidence d’effets secondaires immunologiques cutanés et à une moindre survie.
Une baisse de 24 % de la mortalité après 2,8 ans de suivi
Parmi les 747 patients inclus dans cette analyse, globalement 31,6% ont développé des effets secondaires immunologiques cutanés au cours du suivi de 2,8 ans en moyenne. Mais leur incidence était significativement moindre dans en cas de mélanome acral comparativement aux mélanomes non acraux (15,7 %, odd ratio 0,41, p= 0,016). Elle était en revanche plus élevée en cas de mélanome muqueux (41,2%), une différence largement expliquée par le recours plus fréquent à des associations d’immunothérapie, selon les auteurs. Ces derniers montrent aussi que quel que soit le sous-type de mélanome, la survenue de tels effets secondaires est associée à une réduction de la mortalité (OR 0,76, p=0,042). Enfin, les taux de survie sont moindres chez les patients ayant un mélanome acral (OR 2,04 p= 0,005), muqueux (OR 2,30, p <0,001) ou uvéal (OR 4,09, p < 0,001).
La survenue d’effets secondaires immunologiques cutanés semble ainsi un marqueur de l’efficacité de l’immunothérapie.











