Diabétologie
DT2 : utilisation d’un analogue du GLP-1 chez les personnes âgées
Une étude post-hoc retrouve un bénéfice cardio-vasculaire aux analogues du GLP-1 dans une population âgée.
- AlexRaths/iStock
Les agonistes des récepteurs du GLP-1 (AR GLP-1) et les inhibiteurs de SGLT2 ont révolutionné la prise en charge du diabète de type 2 (DT2) en offrant des bénéfices cardio-rénaux importants. Les AR GLP-1, en raison de leurs effets indésirables digestifs et de leur action satiétogène, peuvent entraîner une perte de poids plus importante que les iSGLT2 chez les personnes âgées, ce qui soulève des questions sur la sarcopénie et la dénutrition.
Une étude post-hoc, basée sur les données de l'étude HARMONY-OUTCOMES, s'est penchée sur l'effet de l'albiglutide, un AR GLP-1, chez les patients âgés de plus de 75 ans, mettant en lumière des résultats significatifs.
Une diminution du risque cardio-vasculaire en sécurité
L'analyse multivariée a révélé que l'albiglutide est efficace sur le critère primaire de jugement MACE-3 (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, décès cardiovasculaire) sans interaction avec l’âge (p-value 0,07), avec chez les patients âgés de plus de 75 ans un Hazard Ratio (HR) ajusté de 0,70 (IC à 95 % : 0,48-1,01). Lorsque l’âge était analysé comme une variable continue, le HR pour l’effet du AR GLP-1 était significatif sur l’ensemble de la tranche d’âge de 40 à 90 ans.
En termes de sécurité d'emploi, les effets indésirables, les effets indésirables sévères et les arrêts de traitement liés à un effet indésirable étaient plus fréquents chez les personnes âgées, mais globalement similaires entre le groupe albiglutide et le groupe placebo, à l'exception des troubles digestifs.
Une population âgée proche de la vie réelle
L'étude post-hoc a porté sur un groupe de 9 462 patients DT2 en prévention cardiovasculaire secondaire, parmi lesquels 4 748 étaient âgés de plus de 65 ans et 1 140 de plus de 75 ans.
Les patients de plus de 75 ans (âge moyen de 78 ans) avaient des caractéristiques distinctes de ceux plus jeunes, avec une ancienneté du DT2 plus longue (évolution supérieure à 20 ans chez 37 % vs 21 %), un poids plus faible (85 vs 93 kg), un débit de filtration glomérulaire plus bas (<60 mL/min/1,73m² chez 43 % vs 21 %), un tabagisme moins fréquent (5 vs 17 %) et une moindre utilisation de la metformine (61 vs 75 %).
Conclusion et perspectives
En conclusion, cette étude post-hoc apporte des arguments solides en faveur de l'utilisation des AR GLP-1 chez les patients âgés atteints de DT2, en soulignant leur efficacité cardio-vasculaire chez les plus de 75 ans ainsi que leur sécurité. Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure prise en charge du diabète chez les personnes âgées, tout en soulignant la nécessité de poursuivre les recherches pour mieux comprendre l'impact de ces traitements sur la santé des populations fragiles.











