Rhumatologie

Lombalgie : l'obésité n’augmente pas le risque de douleurs lombaires

En prenant en compte la génétique, dans un registre chez des jumeaux espagnols, il n’y a pas d’augmentation du risque de lombalgie chronique parallèlement à l’accroissement des mesures de l'obésité

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  • 27 Janvier 2017
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    Les mesures d'évaluation de l'obésité (IMC, périmètre te taille, rapport taille/hanche) ne sont pas associées au risque de développer une douleur lombaire chronique, y compris quand on les ajuste sur les facteurs génétiques. C’est ce qui ressort d’une étude prospective sur un registre espagnol de jumeaux publiée dans le numéro de février de The Spine Journal.

    Pas d’association obésité-lombalgie à 4 ans

    L’étude prospective sur 4 ans ne met pas en évidence d'augmentation du risque lombalgie chronique en fonction de l'augmentation des mesures de l'obésité, que ce soit l'augmentation de l'indice de masse corporelle (hommes/femmes, OR=0,99; IC 95%, 0,86 à 1,14) (Femmes, OR=0,87; IC 95%, 0,66 à 1,14), le périmètre de taille (femmes, OR, 0,98; IC 95%, 0,74 à 1,3) ou le rapport taille/hanches (femmes, OR 1,05; % CI, 0,81 à 1,36).

    Pour les lombalgies limitant l'activité et la consommation de traitements de la lombalgie, les résultats sont similaires. Les résultats non significatifs sont restés inchangés après l'ajustement en fonction de la génétique et des facteurs environnementaux précoces partagés par les jumeaux.

    Une étude sur un registre de jumeaux

    Amabile Borges Dario, de l'Université de Sydney, et ses collègues ont mené une étude de cohorte prospective afin d'examiner si les mesures d'évaluation de l'obésité sont associées à une augmentation du risque de lombalgie chronique quand on prend en compte le risque génétique de lombalgie.

    Les données ont été obtenues pour 1 098 jumeaux, provenant du « Murcia Twin Registry » en Espagne, et âgés de 43 à 71 ans, sans lombalgie chronique à l’inclusion.

    Après deux ou quatre ans de suivi, on a recueilli les données concernant la lombalgie chronique, la lombalgie limitant l'activité fonctionnelle et les traitements pour la lombalgie.

    En pratique

    Après deux à quatre ans de suivi, et avec ou sans ajustement sur la génétique, avoir une obésité ne semble pas associé à une augmentation du risque de développer une lombalgie chronique ou invalidante ou de prendre des traitements pour la lombalgie, chez les adultes espagnols.

    Il faut bien sûr pondérer ces données car la durée de suivi reste courte pour développer une discopathie ou une arthrose articulaire postérieure chez des adultes tut venant de 43 ans, mais la conclusion pratique est de plutôt conseiller aux obèses d’avoir une activité physique que de maigrir. D’autant que le développement de l’activité physique pourra les faire maigrir ensuite ou les empêcher de grossir. C’est donc plutôt un changement d’ordre de priorité.

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