Gynécologie
Cancer du col de l’utérus : la mortalité largement sous-estimée
Une étude revoit à la hausse les taux de décès par cancer du col de l'utérus aux Etats-Unis. Elle révèle aussi une forte disparité entre les femmes noires et blanches.
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Aux Etats-Unis, la mortalité liée au cancer du col de l’utérus a été largement sous-estimée, selon une étude publiée dans la revue Cancer qui met également en évidence une disparité importante entre les femmes noires et blanches. Cette étude survient alors qu'en France, le dépistage du cancer du col de l'utérus par frottis sera organisé à l'échelle nationale d'ici 2018.
Un calcul plus réaliste
Les femmes de race noire ont un taux de décès par cancer du col, 77 % plus élevé qu'estimé, tandis que celles de race blanche décèdent de cette maladie à un taux 47 % plus élevé. Les données précédentes sous-estimaient de 44 % la disparité de mortalité entre les 2 races.
Ces nouvelles statistiques reflètent un changement dans la méthode de calcul de la mortalité, qui exclut dorénavant les femmes ayant subi une hystérectomie. Cette nouvelle approche statistique donne une image plus proche de la réalité et permettrait de mieux comprendre l'impact de ce cancer dont l'incidence annuelle est de 12 000 cas dont 4 000 mortels dans ce pays.
Dépister les femmes âgées
L’étude montre par ailleurs une plus forte mortalité chez les femmes âgées de plus de 65 ans, qui semble s'expliquer par le fait que les recommandations de dépistage régulier s'arrêtent à 65 ans. Ces statistiques suggèrent que le risque subsiste et s'accroît même chez les femmes âgées au delà de 65 ans.
Le cancer du col de l'utérus peut-être évité gràce au dépistage régulier à partir de 21 ans, soulignent les auteurs de cette étude qui appellent à un dépistage généralisé.
Des facteurs encore inexpliqués
Les raisons expliquant le taux disproportionné de femmes noires touchées par le cancer du col utérin et qui en meurent ne sont pas très claires, notent les auteurs. De précédentes études laissent penser que les Noires sont diagnostiquées plus tardivement que les Blanches, et ont apparemment des traitements différents.
Ainsi, les Noires ont 50 % en moins de probabilités de bénéficier d'une intervention chirurgicale et 50 % en plus de chances d'avoir une radiothérapie par rapport à des Blanches au même stade de la maladie et avec la même couverture médicale.
En France, le dépistage du cancer du col de l'utérus par frottis sera organisé à l'échelle nationale d'ici 2018. Il permettra notamment de cibler les 40 % des femmes qui n’ont pas réalisé l’examen dans les 3 ans. Rappelons que le frottis de dépistage est recommandé tous les 3 ans entre 25 et 65 ans et qu'il cible 17 millions de femmes dans l'Hexagone.











