Cardiologie

Hypercholestérolémie : l'analyse génétique prédit mieux les risques cardiovasculaires

L'hypercholestérolémie augmente le risque cardiovasculaire, mais selon une nouvelle étude, connaître le risque génétique permet de mieux prédire le risque de maladie que le taux de cholestérol du patient.

  • Mohammed Haneefa Nizamudeen/istock
  • 19 Septembre 2023
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    Le cholestérol est essentiel à notre organisme, mais gare aux excès ! Lorsque le taux de cholestérol LDL, appelé mauvais cholestérol, dans le sang est supérieur à 1,6 g/L, les médecins parlent d’hypercholestérolémie. Cette maladie silencieuse peut avoir des conséquences importantes sur la santé cardiovasculaire. S

    elon une étude de l’institut américain Geisinger, le dosage de la cholestérolémie ne serait pas le meilleur outil pour l’évaluation des risques cardiovasculaires liés à l’hypercholestérolémie. Au contraire, les causes de la maladie seraient plus révélatrices. Les résultats complets de cette recherche sont publiés dans Arteriosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology.

    Hypercholestérolémie : une augmentation des risques cardio-vasculaires 

    Les auteurs de cette étude rappellent que l’hypercholestérolémie augmente le risque de maladie cardiaque, d'infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral. Au cours de leurs travaux, ils ont évalué les données génétiques de plus de 11.000 participants à la biobanque britannique : toutes ces personnes avaient des niveaux élevés de LDL. "L’équipe a observé une petite différence dans le taux de maladies cardiaques entre ceux ayant les niveaux de LDL les plus bas et les plus élevés", notent-ils.

    Dans un second temps, les scientifiques ont classé les participants selon la cause spécifique de leur maladie, en mettant les personnes concernées par des variations génétiques à part. Ils ont observé "des différences nettes dans les taux de maladie cardiaque". "Par exemple, les personnes avec un variant génétique unique associé à un taux de cholestérol élevé ou à un taux élevé de lipoprotéine (a), une forme de cholestérol LDL, avaient un risque considérablement accru de maladie future par rapport au reste des participants à l’étude", développent-ils.

    Risques cardio-vasculaires : comment mieux prendre en charge l’hypercholestérolémie ?

    Pour les auteurs de cette étude, ces résultats pourraient changer la prise en charge des personnes concernées par une hypercholestérolémie. "Cette étude démontre le potentiel des données génétiques pour éclairer la gestion des risques et les soins cliniques des patients présentant un taux de cholestérol élevé", estime l’un des auteurs principaux, le Dr Matthew Oetjens.

    Aujourd’hui, ces personnes peuvent suivre un traitement pour faire baisser ce taux en fonction de leur risque cardiovasculaire. Mais l’un des principaux moyens d’action est le changement de mode de vie. "Lorsque le risque cardiovasculaire est faible ou modéré, ces changements peuvent être suffisants pour normaliser le cholestérol et les triglycérides sanguins et la prise de médicaments est inutile, précise l’Assurance Maladie. Si le risque est plus élevé, le traitement médicamenteux peut être nécessaire." Trois points sont essentiels : l’arrêt du tabac, l’augmentation de l’activité physique et l’adoption d’une alimentation équilibrée.  

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