Infectiologie
Covid-19 : une altération durable du système immunitaire
Le système immunitaire des patients après une forme grave de la Covid-19 pourrait être affecté sur long terme, avec une production plus importante de cellules de l'immunité innée.
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En France, l'incidence de la Covid-19 a augmenté de 60% entre 7 et le 13 août 2023 par rapport à la semaine précédente, selon Santé Publique France. Le taux est passé de 7,7 à 12,3 cas confirmés en laboratoire pour 100.000 habitants.
Si la maladie fait partie de notre quotidien depuis plusieurs années désormais, certains éléments restent assez mystérieux, notamment sur les conséquences à long terme de l'infection. D’après une nouvelle étude publiée dans la revue Cell le 18 août 2023, l’une d’entre elles pourrait concerner le système immunitaire des patients; en particulier ceux ayant eu une forme grave de la maladie.
Coronavirus : le système immunitaire impacté par la Covid-19
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont analysé les cellules souches et progénitrices hématopoïétiques provenant d’échantillons de sang de 38 personnes ayant eu une forme grave de la Covid-19. Pour certains, l'infection remontait jusqu’à un an. Les données obtenues ont été comparées à celles de 19 individus en bonne santé. Ces cellules souches et progénitrices hématopoïétiques dans le sang circulant sont le reflet de ces cellules dans la moelle
Résultat : ils ont découvert que les patients ayant été atteints d’une forme grave de la Covid-19 avaient plus de risque de présenter une altération à long terme de leur système immunitaire, comparativement aux volontaires qui n’ont pas été malades. Selon les chercheurs, cela pourrait expliquer que la Covid-19 affecte parfois des organes très divers et que les patients aient des niveaux d'inflammation élevés dans tout le corps.
Covid-19 : plus de cellules inflammatoires avec les formes sévères
Dans le détail, chez les personnes ayant été atteintes de forme grave de la Covid-19, les scientifiques ont observé des altérations des phénotypes immunitaires innés et des programmes épigénétiques des cellules souches et progénitrices hématopoïétiques qui ont persisté des mois à 1 an après une forme sévère de la Covid-19 et ont été associées à des activités de facteurs de transcription distinctes, à une régulation altérée des programmes inflammatoires et à des augmentations durables de la myélopoïèse.
Les altérations épigénomiques des cellules souches et progénitrices hématopoïétiques ont été transmises, par le biais de la différenciation, aux cellules immunitaires innées de la descendance. L'activité précoce de l'IL-6 a contribué à ces phénotypes persistants dans la Covid-19 humaine et dans un modèle d'infection par le coronavirus chez la souris.un changement d’activation des gènes des monocytes, des cellules immunitaires.
Les chercheurs estiment donc que le coronavirus, notamment sa forme sévère, peut provoquer des changements dans l'expression des gènes qui stimulent la production de cytokines inflammatoires. Ainsi, les scientifiques rappellent l’importance d’avoir ses vaccins à jour contre cette maladie, car ils protègent contre les formes graves.
La campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 débutera le 17 octobre prochain en métropole, Guadeloupe, Martinique et Guyane, et 6 septembre à Mayotte. Elle sera couplée à celle contre la grippe.











