Onco-dermato
Lymphome T cutanés CD30+ : le brentuximab confirme son efficacité
Le registre espagnol des lymphomes T cutanés confirme l’efficacité et la tolérance du brentuximab védotine dans la prise en charge de deuxième intention de ces cancers cutanés rares.
- jitendrajadhav/iStock
L’utilisation du brentuximab védotine, conjugué anticorps médicament, est validée chez l’adulte dans les lymphomes T cutanés (LTC) exprimant le CD30, après au moins un traitement systémique antérieur.
L’extension d’AMM, obtenue en France en 2017, a été notamment basée sur les résultats de l’étude ALCANZA, essai clinique de phase 3, randomisée, contrôlée, en ouvert. Les résultats positifs observés dans cet essai sont-ils retrouvés dans la vraie vie ? Oui, selon les données du registre espagnol des lymphomes T cutanés, publiées dans le JEADV, qui confirment son efficacité et son profil de tolérance.
67% de réponse globale
Elles portent sur 67 patients, dont 26 femmes, dont l’âge moyen au diagnostic était de 59 ans. Ils présentaient un mycosis fongoïde (MF, 48 cas), un syndrome lymphoprolifératif CD30pos (12 cas), ou un syndrome de Sézary (considéré comme une forme avancée et grave du MF, 7 cas). Après un suivi moyen de 18 mois, le taux de réponse globale était de 67% : 63% dans le MF, 71% dans le syndrome de Sézary et 84% dans les syndromes lymphoprolifératifs CD30pos. Le temps de réponse médian était de 2,8 mois. Au cours du suivi, une rechute ou une progression a été observée chez 54% des patients. Le temps médian de survie sans progression a été de 10,3 mois.
Au niveau de la tolérance, l’effet secondaire le plus fréquemment rapporté a été la survenue d’une neuropathie périphérique, de grade 1 ou 2 dans la majorité des cas (85 % des patients).
A l'épreuve de la vraie vie
Ces résultats confirment donc à l’épreuve de la vraie vie l’efficacité et la bonne tolérance du brentuximab védotine chez les patients ayant un mycosis fongoïde avancé ou un syndrome lymphoprolifératif cutané CD30pos. Ce traitement s’est aussi montré efficace dans les MF folliculotropes, avec un taux de réponse partielle ou totale de 71 %.
Les LTC sont des maladies rares (incidence de 0,8/100 000 habitants en Europe) caractérisées par une prolifération lymphocytaire T à point de départ cutané et sans atteinte extra-cutanée au moment du diagnostic (lymphomes cutanés primitifs). Ils représentent 2 à 3 % des lymphomes non hodgkiniens et 75 à 80 % des lymphomes cutanés primitifs. La classification de l’OMS reconnait différents sous-types, dont les plus fréquents sont le mycosis fongoïde et les lymphoproliférations T cutanées primitives CD30 + (environ 25 %).











