Médecine générale
Médicaments : nouvelle campagne de l'ANSM pour le bon usage
Une nouvelle campagne d’information de l’ANSM a débuté le 7 juin afin de favoriser le bon usage de médicaments.
- ANSM
S’appuyant sur l’étude Viavoice effectué en 2021, l’ANSM (Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des produits de santé), lors de la conférence de presse du 6 juin 2023, a mis l’accent sur le fait que près d’1 français sur 3 ne respecte pas systématiquement la dose ou la durée des médicaments prescrits et que 63% conservent les médicaments non utilisés pour une prochaine utilisation.
Et c’est avec le slogan « Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère » que l’ANSM entend continuer à améliorer l’utilisation, la prescription et la dispensation des médicaments.
Une campagne de sensibilisation et d’information vers le grand public et les professionnels de santé
Cette campagne de sensibilisation du bon usage des médicaments s’adresse à tous, du grand public aux professionnels de santé, et a pour but de « poser les fondements du bon usage de médicaments et rappeler que les médicaments ne sont pas ordinaires » comme l’a indiqué Mr Mehdi Benkebil, Directeur adjoint de la surveillance à l’ANSM.
Le Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, Directrice générale de l’ANSM, précise que « le bon usage du médicament est un enjeu individuel et collectif. Et que son mésusage a un impact délétère sur les patients, mais qu’il existe aussi une dimension collective au niveau de la société compte tenu d’un coût humain et économique ».
Elle rappelle également qu’une première campagne d’information et de prévention avait été lancée il y a 2 ans rappelant le bon usage des médicaments pendant la grossesse : « Enceinte, les médicaments c’est pas n’importe comment ».
Des chiffres qui impressionnent
Devant les chiffres alarmants recueillis par l’ANSM, il était urgent d’agir. En effet, 3 français sur 10 adaptent eux même les doses ou la durée des médicaments prescrits, 1 français sur 5 prend des doses plus fortes ou prend plusieurs médicaments en même temps pour soulager plus vite les symptômes, près d’1 français sur 2 donne un médicament à un proche qui présente les mêmes symptômes que lui et 34 % considèrent comme plutôt pas risqué ou pas du tout risqué le fait de prendre un médicament périmé.
C’est la raison pour laquelle cette 2ème campagne a été lancée afin de prévenir ce mésusage du médicament. Et comme c’est l’affaire de tous, cette campagne a été préparée en concertations avec des professionnels de santé et des patients.
Elle s’effectue sous forme digitale puisque comme l’a indiqué le Dr Ratignier-Carbonneil, la prise en compte des réseaux sociaux et de la toile à notre époque est fondamentale. D’autant plus que, comme l’a précisé Mme Catherine Simonin, Expert santé chez France Asso Santé, « la prise des médicaments est banalisée par la publicité et les réseaux sociaux ».
Une campagne digitale
Lors de cette conférence de presse, Mme Séverine VOISIN, Directrice adjointe communication et information de l’ANSM, a présenté les 4 visuels élaborés pour cette campagne qui font référence à 4 situations du quotidien pour favoriser 4 bons réflexes (Respecter la prescription ou le conseil du professionnel de santé, utiliser uniquement les médicaments prescrits ou conseillés par le professionnels et pas par un proche, ne pas prendre plusieurs médicaments sans l’avis d’un professionnel et faire attention aux modalités et durées de conservation des médicaments).
Ces conseils circulent sur les différents réseaux sociaux et les sites d’actualité grand public, mais seront aussi envoyés par mails aux professionnels de santé. L’ANSM a prévu également des spots audios diffusés sur les radios digitales, ainsi que des dépliants.
Pour les retrouver, il suffit d’aller sur la page lesmedicamentsetmoi.fr du site de l’ANSM.
Et après ?
Après ce premier volet lancé le 7 juin 2023 jusqu’à la fin de l’année 2023, il est prévu, à l’horizon 2024 comme l’a confirmé Mme Catherine Voisin, de nouvelles concertations avec co-construction d’autres actions sur le mésusage par classes thérapeutiques et par populations particulières.
Et comme l’a mentionné Carine Wolf-Thal, Présidente Ordre National des pharmaciens, il ne faut pas oublier que le tryptique patient, médecin et pharmacien est indispensable.
Le bon usage du médicament est bien l’affaire de tous !











