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Démence : la pollution de l’air augmente le risque

La pollution de l’air augmente le risque de développer une démence et plus spécifiquement trois polluants : les particules fines PM2,5, le dioxyde d'azote (NO2) et la suie.

  • Carlos Cairo/iStock
  • 27 Jul 2025
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    La pollution de l’air fait partie des facteurs de risque de la démence, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une nouvelle étude, publiée dans la revue The Lancet Planetary Health, a évalué les polluants impliqués et quantifié leur impact. 

    La pollution atmosphérique provoque l'inflammation cérébrale et le stress oxydatif

    Pour cela, les scientifiques ont réalisé une méta-analyse de la littérature scientifique sur ce sujet. Sur les 51 études étudiées, 34 ont été incluses dans leurs travaux : 15 provenaient d'Amérique du Nord, 10 d'Europe, 7 d'Asie et 2 d'Australie.

    Ainsi, les chercheurs ont constaté une association entre trois types de polluants atmosphériques et la démence :

    • Les particules fines d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns (PM2,5) : chaque 10 microgrammes par mètre cube (μg/m³) de PM2,5 augmente le risque de démence de 17 %
    • Le dioxyde d'azote (NO2) : tous les 10 μg/m³ de NO2, la hausse du risque est de 3 %
    • La suie : pour chaque 1 μg/m³ de suie détectée dans les PM2,5, le risque croît de 13 %. 

    D’après les auteurs, le lien entre pollution et démence pourrait venir de deux facteurs : l'inflammation cérébrale et le stress oxydatif, qui est une agression de nos cellules par les radicaux libres, des molécules qui peuvent les endommager. Ces deux phénomènes peuvent être déclenchés par la pollution atmosphérique et sont impliqués dans le développement de la démence, notamment la maladie d’Alzheimer. 

    Limiter la pollution atmosphérique en ciblant les secteurs responsables

    "Lutter contre la pollution de l'air peut avoir des effets bénéfiques à long terme sur la santé, la société, le climat et l'économie, souligne le Dr Haneen Khreis, principale auteure, dans un communiqué. Cela permettrait de réduire l’immense fardeau qui pèse sur les patients, les familles et les soignants, tout en allégeant la pression sur les systèmes de santé déjà surchargés." "La prévention de la démence ne relève pas uniquement de la responsabilité des soins de santé : cette étude renforce l’idée que l’urbanisme, la politique en matière de transports transports et la réglementation environnementale ont tous un rôle important à jouer”, explique Christiaan Bredell, co-auteur principal de l’étude. 

    Chaque année, il y a près de 10 millions de nouveaux cas de démence dans le monde, selon l’OMS. En 2021, 57 millions de personnes en étaient atteintes. "Les efforts visant à réduire l'exposition à ces polluants majeurs pourraient contribuer à alléger le fardeau de la démence pour la société, assure Clare Rogowski, autre co-auteure principale. Il sera probablement nécessaire d’imposer des limites plus strictes pour plusieurs polluants, en ciblant notamment les principaux secteurs responsables comme les transports et l’industrie. Étant donné l’ampleur de la pollution de l’air, il est urgent de mettre en place des politiques  à l’échelle régionale, nationale et internationale, afin de lutter équitablement contre cette pollution.

    Et il faut agir rapidement. D’ici 2050, le nombre de personnes atteintes de démence en Europe pourrait doubler, passant à 14.298.671 dans l’Union européenne et à 18.846.286 dans l’ensemble de l’Europe, selon les prévisions d’Alzheimer Europe

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