Médecine générale

Maladie d'Alzheimer : quel regard des généralistes sur le diagnostic précoce ?

Une enquête européenne a interrogé des médecins généralistes sur leur attitude face au diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer. Il pourrait être facilité par la disponibilité d'un traitement efficace mais surtout si les contraintes logistiques étaient simplifiées.

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  • 11 Mars 2021
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    Le diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer est souvent réalisé tardivement alors que les médecins généralistes peuvent jouer un rôle clé pour son dépistage.

    Partant de ces constats, une étude réalisée dans le cadre du projet européen MOPEAD (Model of Patients Engagement for Alzheimer's Disease) et publiée dans le Alzheimer's et Dementia Journal a évalué l'attitude des médecins généralistes pour le diagnostic précoce de cette démence et les obstacles à sa mise en œuvre.

    Un diagnostic précoce jugé utile mais le manque de temps est limitant

    343 médecins généralistes exerçant en Suède, Allemagne, Slovénie, Espagne et aux Pays-Bas ont répondu à un questionnaire de 12 questions à ce sujet. Parmi eux, 74% considèrent utile d'effectuer un diagnostic précoce de la maladie. Ils jugent le diagnostic plus utile pour les proches que pour le patient concerné.

    Parmi les obstacles à la réalisation d'un diagnostic précoce, les médecins évoquent un manque de confiance en les procédures diagnostiques, un manque de temps quel que soit le pays d'exercice et pour certains pays un remboursement insuffisant des examens nécessaires. Les chercheurs préconisent donc de mettre en place à l'échelle européenne des procédures de pré-dépistage faciles, rapides à réaliser et rentables.

    Pas de médicament efficace et des mesures non pharmacologiques peu disponibles

    L'étude suggère également qu'un des obstacles majeurs à la réalisation d'un diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer est le manque de disponibilité ou d'utilité des options de traitement. Plus de la moitié des médecins interrogés jugent que les traitements pharmacologiques disponibles comportent peu de bénéfices.

    Deux tiers déclarent que les mesures non pharmacologiques bien que jugées utiles ne sont pas assez disponibles. La découverte d'un médicament permettant de ralentir la maladie pourrait améliorer le dépistage, puisque 59% des médecins répondants déclarent qu'ils modifieraient alors leur pratique en termes de dépistage précoce.

    Faciliter le processus diagnostic avant tout

    Bien que comportant certaines limites, dont une représentativité incertaine de la population de médecins généralistes interrogés, l'enquête permet toutefois de fournir une vue d'ensemble de leur attitude à l'égard du diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer.

    L'existence d'un traitement de fond efficace pourrait changer les pratiques mais en attendant sa découverte, l'étude montre surtout que faciliter le processus de diagnostic en le rendant plus simple, accessible et rapide pourrait d'ores et déjà permettre d'améliorer les pratiques en termes de diagnostic précoce de la démence

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