Diabétologie
Diabète de type 2 : facteur de risque indépendant de l’insuffisance cardiaque
Les diabétiques de type 2 auraient une augmentation du risque d’insuffisance cardiaque à 10 ans, y compris en l'absence de dysfonction diastolique, d’HTA ou de coronaropathie, sous-jacentes.
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Le diabète de type 2 serait un facteur de risque indépendant du développement d’une insuffisance cardiaque, y compris en l’absence de facteur de risque comme une hypertension artérielle ou une coronaropathie ou une dysfonction diastolique.
Dans une étude publiée dans les Mayo Clinic Proceedings, à laquelle ont participé 348 adultes diabétiques et non diabétiques, 21 % des personnes souffrant de la maladie (22 sur 116) ont développé une insuffisance cardiaque sur une période de 10 ans, contre 12 % des patients non diabétiques (24 sur 232).
Les chercheurs ont également constaté que les patients diabétiques ont toujours un risque accru d'insuffisance cardiaque même s'ils ont une pression de remplissage ventriculaire gauche normale et n’ont pas de dysfonction diastolique au départ.
Un facteur de risque indépendant
Cent-seize diabétiques de type 2 et 232 participants appariés et sans diabète de type 2 ont été analysés. Les diabétiques ont un indice de masse corporelle et des taux d'insuline plasmatique et de glucose sérique plus élevés. Bien que les fractions d'éjection ventriculaire gauche soient similaires, le rapport E/e' (9,7 contre 8,5 ; P=0,001) est plus élevé chez les diabétiques que chez les non-diabétiques.
Au cours d'un suivi de 10,8 ans, les participants diabétiques ont une incidence plus élevée d'insuffisance cardiaque (IC) ; rapport des risques, 2,1 ; limites de confiance à 95%, 1,2-3,6 ; P=0,01) et un risque à 10 ans de 21 % (22 sur 116) contre 12 % (24 sur 232) par rapport à ceux qui n'étaient pas atteints de diabète.
Dans le sous-groupe des participants sans dysfonctionnement diastolique, ceux qui ont un diabète de type 2 ont un risque accru d’insuffisance cardiaque ; rapport des risques, 2,5 ; limites de confiance à 95 %, 1,0-6,3 ; P=0,04).
Une enquête sur la cohorte de Framingham
Il s’agit d’une enquête transversale auprès de résidents du comté d'Olmsted, choisis au hasard dans le cadre du Rochester Epidemiology Project, âgés de 45 ans ou plus, du 1er juin 1997 au 30 septembre 2000.
Les analyses ont porté sur tous les participants atteints de diabète et ont été comparées à un groupe de participants sans diabète, appariés dans une proportion de 1:2 en fonction de l'âge, du sexe, de l'hypertension artérielle et de la coronaropathie. Les 2042répondeurs ont eu une évaluation des fonctions systolique et diastolique par échocardiographie.
Cardiomyopathie diabétique
Le développement de l’insuffisance cardiaque chez les patients souffrant de diabète de type 2 peut être secondaire à une hypertension artérielle ou à une coronaropathie concomitante, qui sont toutes deux des causes bien établies d’insuffisance cardiaque. Cependant, l'apparition d’une insuffisance cardiaque primaire due au diabète lui-même, ou cardiomyopathie diabétique, est moins bien étudiée.
La cardiomyopathie diabétique est définie comme une maladie myocardique secondaire à une microangiographie diabétique ou à un métabolisme myocardique anormal induit par le diabète, ce qui entraîne une cardiomégalie et une insuffisance cardiaque. Récemment, des études ont montré que même en l'absence de signes évident de cardiomégalie structurelle ou d’insuffisance cardiaque, les patients qui ont un diabète de type 2 et une dysfonction diastolique préclinique sont plus susceptibles de présenter une insuffisance cardiaque et ont des taux de mortalité plus élevés que ceux atteints de diabète de type 2 et n’ayant pas de dysfonction diastolique.
Dans cette cohorte de 2042 personnes qui ont eu une échographie cardiaque, les diabétiques de type 2 ont une incidence accrue d’insuffisance cardiaque sur une période de suivi de 10 ans, y compris en l'absence de dysfonction diastolique sous-jacente. Ces résultats laissent entendre que le diabète est un facteur de risque indépendant de l'apparition d’une insuffisance cardiaque et appuient le concept de la cardiomyopathie diabétique. Ils sont à mettre en pertspective de l'impact positif des inhibiteurs de SGLT2 sur la survie, au-delà même de l'effet anti-diabétique.











