Neurologie

Vous êtes fan de foot ? Voici comment votre cerveau agit durant les matchs

Lorsque les supporteurs regardent leur équipe préférée jouer sur le terrain, certaines régions de leur cerveau s’activent, ce qui déclenche des émotions et des comportements positifs et négatifs.

  • Dan Dalton/iStock
  • 12 Novembre 2025
  • A A

    "Le football est un phénomène mondial, et ses adeptes affichent un large éventail de comportements, allant du simple spectateur à un engagement émotionnel intense, ce qui en fait un modèle utile pour examiner l'identité sociale et le traitement émotionnel dans des contextes compétitifs. Bien que l'affiliation sociale ait été largement étudiée, les mécanismes neurobiologiques de l'identité sociale dans des contextes compétitifs restent flous", selon des chercheurs de l'Universidad San Sebastián (Chili). Dans le cadre d’une étude, ces derniers ont ainsi voulu analyser les mécanismes cérébraux associés aux réponses émotionnelles des supporteurs de football face aux victoires et aux défaites de leur équipe préférée.

    Des régions du système de récompense s’activent lorsque leur équipe préférée marque un but

    Pour mener à bien les recherches, l’équipe a recruté 60 hommes, âgés de 20 à 45 ans, en bonne santé qui supportent deux équipes historiquement rivales. Les participants ont subi une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique qui mesure l'activité cérébrale en détectant les variations du flux sanguin, pendant qu’ils visionnaient 63 séquences de buts issues de matchs impliquant leur équipe favorite, une équipe rivale ou une équipe neutre. Ensuite, les réponses neuronales ont été comparées. Sur la base des scores de l'échelle de fanatisme des supporteurs de football, les participants ont été classés comme spectateurs, supporteurs ou fanatiques.

    D’après les résultats, parus dans la revue Radiology, l'activité cérébrale changeait en fonction de la victoire ou de la défaite de l'équipe du supporteur. L'analyse cérébrale complète de l'intensité du signal, dépendant du niveau d'oxygénation du sang et la correction au niveau des clusters neuronaux, ont révélé qu'une victoire significative était associée à une activation accrue du striatum ventral, du cortex préfrontal médian et de la zone fusiforme faciale, "reflétant le traitement de la récompense et le renforcement de l'identité sociale." Une défaite significative était liée à une activation accrue du réseau de mentalisation, des zones visuelles et du precuneus, avec une activation plus faible du cortex cingulaire antérieur dorsal, "suggérant une suppression paradoxale du contrôle cognitif et de la régulation émotionnelle."

    Des circuits neuronaux qui "se forgent dès la petite enfance"

    "Ces circuits neuronaux se forgent dès la petite enfance : la qualité des soins, l'exposition au stress et l'apprentissage social façonnent l'équilibre entre valorisation et contrôle qui, plus tard, rend les personnes vulnérables aux discours fanatiques. Par conséquent, protéger les enfants est la stratégie de prévention la plus efficace. Les sociétés qui négligent le développement précoce n'échappent pas au fanatisme, elles en héritent des méfaits. (…) Étudier le fanatisme n'est pas simplement descriptif : c'est une prévention tenant compte des enjeux de développement qui protège la santé publique et renforce la cohésion démocratique",
    ont conclu les auteurs.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.