Dépistage

Syndrome de fatigue chronique : une prise de sang pour le détecter

Des chercheurs britanniques ont développé un test sanguin, qui permet de diagnostiquer, avec une précision élevée, le syndrome de fatigue chronique.

  • nicoletaionescu/iStock
  • 13 Octobre 2025
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    Nommé aussi "encéphalomyélite myalgique", le syndrome de fatigue chronique est un trouble invalidant, qui se déclare brusquement, le plus souvent chez des personnes jeunes, très actives jusque-là. Ce dernier se caractérise par une fatigue permanente, des malaises, des troubles cognitifs, des douleurs musculaires et articulaires, des céphalées de tension ou encore des problèmes de sommeil. "La fatigue peut débuter après une infection virale. Cependant, chez de nombreuses personnes, la fatigue débute sans que de tels signes avant-coureurs soient présents. La maladie peut également survenir après un accouchement, une intervention chirurgicale ou tout autre événement perturbateur", précise l’Assurance Maladie.

    Syndrome de fatigue chronique : un test sanguin avec une précision de 96 %

    Malgré son impact significatif sur la qualité de vie, ce trouble multifactoriel ne dispose pas de biomarqueurs diagnostiques définitifs, ce qui complique le diagnostic et la prise en charge. Ainsi, des scientifiques de l'université d'East Anglia et d'Oxford Biodynamics (Royaume-Uni) ont mis au point test pour détecter l’encéphalomyélite myalgique. "Nous avons précédemment développé un test épigénétique, EpiSwitch®, qui utilise une analyse des conformations chromosomiques basée sur un algorithme", ont-ils indiqué. Grâce à la technologie, ces derniers ont mis en évidence la présence de conformations chromosomiques spécifiques à certaines maladies dans les cellules mononucléaires du sang périphérique de patients atteints de sclérose latérale amyotrophique, de polyarthrite rhumatoïde, de cancers de la prostate et colorectal, de lymphome diffus à grandes cellules B et de Covid-19 sévère.

    Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Journal of Translational Medicine, l’équipe a utilisé des échantillons de sang prélevés sur 47 personnes souffrant de syndrome de fatigue chronique et 61 adultes en bonne santé du même âge afin de réaliser un dépistage ADN 3D du génome entier pour les conformations chromosomiques corrélés au diagnostic d’encéphalomyélite myalgique. Les auteurs ont identifié 200 marqueurs, absents chez les volontaires en bonne santé, liés au syndrome de fatigue chronique. Les premiers tests effectués ont démontré un signal systémique fort l’encéphalomyélite myalgique avec une sensibilité (la capacité du test à identifier les personnes atteintes de la maladie) de 92 % et une spécificité (la capacité du test à identifier les personnes non atteintes) de 98 %.

    Des signes d'implication du système immunitaire et des voies inflammatoires

    L'analyse des voies métaboliques a révélé plusieurs facteurs susceptibles de favoriser l’apparition du syndrome de fatigue chronique, notamment l’implication du système immunitaire (interleukines), et des voies inflammatoires dans le trouble. "Il s'agit d'une avancée significative. Pour la première fois, nous disposons d'un test sanguin simple permettant d'identifier de manière fiable le syndrome, ce qui pourrait transformer notre façon de diagnostiquer et de prendre en charge cette affection complexe", a déclaré Dmitry Pshezhetskiy, qui a dirigé les travaux. En outre, la compréhension des voies biologiques impliquées dans le trouble pourrait ouvrir la voie au développement de traitements ciblés et à l'identification des patients susceptibles de bénéficier le plus de thérapies spécifiques.

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