Santé publique

Fin de vie : le médecin n’est pas le 1er interlocuteur sur le sujet

Comment les Français abordent-ils leur fin de vie ? Quelles connaissances ont-ils des modalités de la fin de vie en France ? Agnès Firmin Le Bodo a récemment dévoilé les résultats d'une enquête d'opinion sur ce sujet.

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  • 08 Déc 2022
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    Dans le cadre du débat national sur la fin de vie, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a réalisé une enquête d'opinion sur « les Français et la fin de vie ». Les résultats ont été présentés par Agnès Firmin Le Bodo, la ministre déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des professions de santé, lors d'un déplacement avec Olivier Véran à la rencontre de soignants en Occitanie.

    L'enquête menée auprès de plus de 1000 Français âgés de 18 ans et plus, représentatifs de la population, révèle des citoyens ni vraiment informés ni réellement préoccupés par le sujet. Et ce n'est pas avec un médecin que la plupart souhaite évoquer leur fin de vie.

    Une mise à distance de la fin de vie

    L'enquête montre qu'une majorité de Français (59%) ne se sent pas personnellement concernée par le sujet de la fin de vie. Certains profils se tiennent davantage à distance de ces préoccupations, parmi lesquels les moins de 35 ans, les non diplômés et les hommes.

    D'autre part, peu de Français ont déjà imaginé, réfléchi ou discuté de leur fin de vie. En effet, moins de la moitié des personnes interrogées déclare avoir réfléchi à ses préférences de fin de vie et à les avoir évoquées avec ses proches.

    Et pour les directives anticipées, même constat : parmi les répondants connaissant l'existence de celles-ci, très peu les ont rédigées (18%) et nombreux sont ceux qui n'en ont aucunement l'intention (37%). 

    Évoquer sa fin de vie auprès d'un proche plutôt que d'un professionnel de santé

    Parmi les Français n'ayant pas encore évoqué leurs souhaits pour leur fin de vie, ils sont plus nombreux à envisager d'en parler avec un proche (62%) qu'à un professionnel de santé (45%).

    Toutefois près d'un Français sur 5 interrogé pourrait vouloir en discuter avec leur médecin lors d'une consultation de routine, hors contexte de maladie grave. Par contre, 37% déclarent ne jamais vouloir en discuter avec un médecin même en cas de confrontation à une maladie grave.

    Dans le détail, on note un certain manque d'informations

    Outre les freins psychologiques à évoquer sa fin de vie, ces résultats peuvent aussi s'expliquer par un manque global d'informations sur le sujet. En effet, d'après l'enquête, près d'un Français sur deux se sent mal informé sur les modalités de fin de vie en France. La notion de personne de confiance est connue de la majorité mais nombreux sont ceux qui font une confusion sur sa définition.

    Les directives anticipées, sont quant à elles, assez méconnues. En effet, à peine un quart des personnes interrogées savent précisément ce que c'est et bien plus de la moitié ne connaît tout simplement pas le terme.

    Une campagne d'informations grand public apparaît donc nécessaire pour améliorer les connaissances sur ce sujet et permettre, outre un débat citoyen éclairé, un choix de fin de vie lui aussi éclairé. 

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    JDF