Pneumologie

Déficit en alpha-1-antitrypsine : un risque accru de cancer du foie mais aussi bronchique

Les patients atteints de déficit sévère en alpha antitrypsine présentent non un risque accru non seulement de cancer hépatique, par rapport à la population générale mais aussi de cancer du poumon. Une étude sur une cohorte suédoise a fait le point sur ce surrisque, en fonction des habitudes tabagiques des patients.

  • 05 Mai 2022
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mars 2022 dans l’European Respiratory Journal, a évalué le risque de cancer chez ls patients atteints de déficit sévère en alpha-1- antitrypsine. Il s’agit d’une étude suédoise longitudinale ayant inclus 1595 patients déficitaires en alpha-1-antitrypsine et 5999 témoins. Les risques de cancer hépatique et d’autre cancers ont été évalués en fonction de différents paramètres dont l’âge, le sexe, les habitudes tabagiques et la présence ou non d’une maladie du foie. Les auteurs ont exclu les patients ayant bénéficié d’une transplantation pulmonaire et ceux ayant déjà eu un diagnostic de cancer au cours des cinq années précédant l’inclusion dans l’étude. Le temps de suivi médian pour l’ensemble de la population étudiée a été de 17 ans.

    Une belle étude longitudinale

    Le déficit en alpha-1- antitrypsine est déjà connu pour être un facteur de risque d’emphysème pulmonaire et de maladie chronique du foie. L’augmentation du risque de cancer chez les patients atteints de déficit en alhpa-1-antiruypsine était jusque-là suspecté mais aucune étude n’avait apporté de preuve solide. Les résultats de cette étude apportent des arguments supplémentaires fiables du fait de la durée de suivi de 17 ans des patients inclus et de la taille de la cohorte de patients atteints de déficit-en alpha -1 antitrypsine, puisqu’elle atteint plus de 1500 patients, issus du registre national suédois du déficit sévère en alpha-1- antitrypsine. De plus, les auteurs de ce travail ont analysé les résultats en tenant compte de multiples critères et notamment les habitudes tabagiques des sujets, pour évaluer le surrisque de cancer du poumon.

    Un risque élevé de cancer, et pas seulement hépatique

    Les résultats de cette étude ont démontré l’existence d’un risque significativement accru de cancer hépatique et non hépatique chez les sujets atteints de déficit sévère en alpha-1-antitrypsine par rapport aux témoins issus de la population générale. Ce risque est presque quatre fois plus élevé chez les sujets atteints par ce déficit. En fonction des habitudes tabagiques des sujets inclus, le surrisque de cancer pulmonaire a également été montré, même si celui-ci est moins important que le risque de développer un cancer hépatique. Il est donc nécessaire de prévoir des dépistages rapprochés chez ces patients en plus de leur suivi habituel, surtout s’ils sont tabagiques.

    En conclusion, les patients atteints de déficit sévère en alapha-1-antitrypsine ont un risque accru de développer un cancer, surtout hépatique et dans une moindre mesure pulmonaire. Le suivi de ces patients doit être rigoureux, surtout s’ils cumulent d’autres facteurs de risque, comme le tabagisme.

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    JDF