Nutrition

Risque cardiovasculaire : bénéfice de la consommation de produits laitiers

Une étude de cohorte menée en Suède conclut à une relation inverse entre la consommation de produits laitiers et le risque cardiovasculaire. Un impact positif dont les implications peuvent être importantes en matière de prévention.

  • Miguel Tamayo Diaz/istock
  • 23 Sep 2021
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    L’impact de la consommation de produits laitiers sur la santé, en particulier sur la santé cardiovasculaire, est depuis longtemps débattu en raison de leur teneur élevée en lipides. Ainsi, en matière de prévention cardiovasculaire, les experts préconisent généralement d’en limiter la consommation.

    Les travaux menés par des chercheurs suédois, publiés dans PLOS Medicine, amènent à une conclusion très rassurante : une consommation importante de produits laitiers, attestée par des taux circulants élevés de certains acides gras circulants dans le sang, serait associée à une réduction du risque cardiovasculaire (RCV).

    Mesure de biomarqueurs

    Plutôt que d’évaluer la consommation de produits laitiers par des questionnaires alimentaires, soumis à de nombreux biais déclaratifs, les auteurs de ce travail ont mesuré les taux de trois biomarqueurs reflétant cette consommation.

    Ils ont mesurés les taux circulants ou dans le tissu adipeux d’acide pentadecanoïque (15 :0), heptadecanoïque (17 :0) et d’acide transpalmitoléique chez 4150 suédois âgés de 60 ans, qui ont ensuite été suivis pendant plus de 16 ans.

    Après ajustement sur diverses variables, ils ont mis en évidence une relation inverse entre le niveau de consommation et le RCV, selon une courbe linéaire.

    Une relation inverse

    Ces résultats ont été confortés par une méta-analyse ayant pris en compte ce dernier travail et 17 études antérieures (de cohorte et cas-contrôle).

    Des taux élevés de 15:0 and 17:0 mais pas de t16:1n-7 sont inversement associés à une réduction du RCV, le risque relatif étant respectivement de 0,88 (0,78-0,99), 0,86 (0,79-0,93), et 1,01 (0,91-1,12) pour les tertiles de consommation du plus élevé au plus faible.

    La mortalité globale n’est pas augmentée chez les sujets ayant les taux de marqueurs les plus élevés.
     

    Au-delà des lipides

    Même si cette étude a de nombreuses limites, en particulier le fait que les biomarqueurs n’aient été mesurés qu’une fois à l’inclusion, elle souligne bien la complexité des liens entre les produits laitiers et le RCV.

    Comme le rappellent les auteurs de l’étude, les produits laitiers sont riches de nombreux composants qui peuvent avoir un rôle bénéfique sur le système cardiovasculaire. C’est par exemple le cas de la vitamine K présente en grande quantité dans les fromages ou des probiotiques en nombre dans les yaourts et les laits fermentés.

    Et de plus en plus d’études montrent que l’impact des produits laitiers sur la santé dépend certainement plus de leur type (fromage, yaourt, lait, beurre..) que de leur teneur en lipides. Ainsi, les bannir en bloc de l’alimentation n’est peut-être pas la meilleure solution pour réduire le RCV.  

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    JDF