Violences sexuelles sur mineurs : un livret pour aborder le sujet avec les enfants

Des milliers d'enfants sont victimes chaque année en France de violences sexuelles selon l'Observatoire National de la Protection de l'Enfance (l'ONPE). En réalité, il y aurait chaque année plus de 200 000 victimes, dont seulement 10% ont la possibilité de porter plainte.

C'est pourquoi les éditions Bayard ont publié un livret de prévention : « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants », pour aider les adultes à aborder ce sujet avec les enfants.

Les violences sexuelles sur mineurs en France : des chiffres en hausse

Selon le dernier rapport de l'ONPE, les forces de sécurité ont enregistré plus de 23 000 plaintes de mineurs pour violences sexuelles, un chiffre en hausse de 7% par rapport à l'année précédente. Tous les milieux sociaux sont concernés. La majorité des victimes (80%) sont des filles.

Les violences commises par des proches sont très fréquentes puisque chez les victimes de moins de 10 ans, 80% sont commises par des proches dont 3 sur 10 dans la sphère intrafamiliale.

Un livret préventif pour ouvrir le dialogue

Les violences sexuelles sur mineurs ont régulièrement fait la une des médias depuis le début d'année, suite notamment à la publication du livre de Camille Kouchner La familia grande où elle dénonce des faits incestueux commis sur son frère jumeau durant son adolescence. Dans ce contexte, les Editions Bayard en partenariat avec de multiples associations publient un livret de prévention gratuit pour alerter les enfants et faciliter le dialogue avec les adultes sur ce sujet sensible.

Le livret à destination des 7-13 ans a été conçu pour pouvoir être lu seul par l'enfant, le rôle de l'adulte étant de lui mettre à disposition et d'accueillir ses questions s'il en a. Il présente trois situations à risque sous forme de BD et donne des pistes aux enfants pour se protéger des dangers qu'ils courent s'ils croisent la route d'adultes malveillants.

Les médecins généralistes signalent peu les violences sexuelles sur mineurs

Le médecin généraliste en tant que premier recours et souvent médecin de famille a un rôle majeur à jouer pour le dépistage des violences sexuelles sur mineurs, car ils sont en excellente place pour les repérer. Pourtant ils ne seraient à l'origine que de 5% des signalements. La libération de la parole doit donc permettre aussi à la profession de faire évoluer ses pratiques pour augmenter sa vigilance et mieux dépister ces violences.

Les recommandations de bonnes pratiques de l'HAS « repérage et signalement de l'inceste par les médecins » peuvent aider à orienter le dépistage et la prise en charge. Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin, un DIU maltraitance de l'enfant est dispensé à l'hôpital Bicêtre.      

Améliorer le dépistage par le corps médical

Alors que le sujet a été repris par les médias et les politiques, il semble primordial que le corps médical s'en saisisse également pour parfaire sa formation et sensibilisation au repérage et à la prise en charge des violences sexuelles sur mineurs. Disposer le livret pédagogique Bayard dans les salles d'attente peut être une première étape pour ouvrir le dialogue à ce sujet en consultation.