Onco-dermatologie
Sarcome de Kaposi : premiers résultats prometteurs de l'immunothérapie
Dans les formes classiques et endémique de sarcomes de Kaposi, un premier essai prospectif met en évidence les bons taux de réponse obtenus avec une immunothérapie, le pembrolizumab.
- Istock/Ankabala
Alors que le traitement du sarcome de Kaposi, associé à l’infection par le VIH ou iatrogène, est bien codifié, les formes classiques (touchant les sujets âgés originaires de certains régions du monde) ou endémiques (touchant adultes et enfants en Afrique) ne bénéficient aujourd’hui que de peu d’options thérapeutiques.
Seul l’interféron alpha et des chimiothérapies peuvent y être utilisés mais ils induisent rarement des rémissions prolongées et qui sont mal tolérés chez les sujets âgés.
Un rationnel physiopathologique
Cette maladie proliférative vasculaire rare survient généralement chez des sujets ayant une immunité altérée du fait de traitements immunosuppresseurs ou de l’âge et est en lien avec une infection par l’herpès virus HHV8. De ce fait, l’immunothérapie est apparue comme une possible voie de traitement.
Cette piste a été explorée dans une étude multicentrique de phase II française, qui a évalué un anti-PD1, le pembrolizumab, chez 17 patients ayant un sarcome de Kaposi classique ou endémique. Les deux-tiers avaient une forme cutanée et la majorité (71%) avaient déjà reçu un traitement systémique (interféron 18%, chimiothérapie 65%).
Réponses complètes et partielles
Les patients ont été traités par le pembrolizumab à la posologie de 200 mg trois fois par semaine pendant 6 mois.
Les premiers résultats présentés lors du congrès virtuel de l’ESMO sont très encourageants puisqu’ils mettent en évidence, après un suivi médian de 13 mois, un taux de meilleure réponse objective (BORR, critères ACTG)) de 71%, avec 2 patients en réponse complète et plus de la moitié (59 %) en réponse partielle. La maladie est restée stable dans 29% des cas et n’a progressé chez aucun patient.
Un possible nouveau standard de traitement
La tolérance est acceptable, avec un taux d’effets secondaires de 71%, dont un cas d’effet de grade 3, et 2 interruptions définitives de traitement (une pancréatite et un cas de toxicité cardiaque). L’analyse des paramètres immunovirologiques sur les biopsies et les prélèvements sanguins est en cours afin de mieux préciser les facteurs associés à la réponse au pembrolizumab.
Si ces données sont confirmées, le pembrolizumab pourrait rapidement devenir le traitement standard des sarcomes de Kaposi nécessitant un traitement systémique.








