Pneumologie

CNCPC muté EGFR : la mutation T790M a une valeur prédictive qu’au-delà de un pour cent

Les cancers mutés EGFR ont dans 8 % des cas une mutation T790M. Couplée avec l'étude des variants alléliques (VAF), avant tout traitement par TKI, cette recherche pourrait avoir un rôle dans la décision thérapeutique mais seulement pour une fréquence des variants alléliques au-delà de 1%. D’après un entretien avec Michèle Beau-Faller.

  • 27 Fév 2020
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    Une étude, dont les résultats sont parus en février 2020, dans Lung Cancer, a cherché à comprendre la valeur prédictive et pronostique des mutations T790M chez les sujets atteints de CBNPC mutés EGFR traités par TKI. Au total, 366 patients mutés EGFR et traités par TKI, issus d’une cohorte de 20 000 résultats de bio-marqueurs en 2012, ont été inclus. L’ADN a été testé sur 240 échantillons analysables et la mutation T790M a été retrouvée chez 19 patients, soit 8%.

    Des techniques ultra-sensibles pour déterminer le VAF

    Le Professeur Michèle Beau-Faller, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Strasbourg et auteur de ce travail, explique que la mutation T790M a été quantifiée par des techniques ultra-sensibles permettant  de classer les résultats dans des intervalles seuils de variation de fréquence allélique. Ces intervalles allaient de 0,01% à 0,1% puis de 0,1 à 1% et enfin de 1à 10 %. La répartition entre les groupes a été équilibrée. Les patients qui ont eu une progression rapide (inférieure à 3 mois) ou plus classique, avaient tous une mutation T790M avec une VAF supérieure à 0,1%.

    Une VAF faible n’a pas de valeur prédictive

    Michèle Beau-Faller précise que la corrélation entre la survie globale et la survie sans progression est valable uniquement lorsque la VAF est comprise entre 1 et 10%, ou au-dessus mais qu’une VAF faible perd sa valeur prédictive. Elle souligne que cette étude concerne les patients traités par TKI de première génération et que les résultats vont permettre de proposer des stratégies thérapeutiques aux sujets chez qui on ne propose pas de TKI de troisième génération.

    En conclusion,  la valeur pronostique négative de la mutation T790M n’existe qu’au-delà de 1% de VAF. Si l’on descend plus bas par PCA distale, cette valeur prédictive disparait. Cette quantification en pré-traitement peut ouvrir De nouvelles stratégies thérapeutiques pour les sujets qui ne peuvent pas bénéficier de TKI troisième génération.

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    JDF