Psychiatrie

Dépression, psychoses et PTSD : le rôle croissant de l’inflammation

La publication d’un nombre croissant d’études témoigne de l’implication d’un certain degré d’inflammation dans la pathogénie des maladies psychiatriques chroniques.

  • 30 Octobre 2014
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    Les psychiatres s’intéressent de plus en plus à la médecine somatique, et à l’inflammation en particulier. En témoigne la publication récente d’une méta-analyse sur l’intérêt des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) dans la dépression : dans ces études randomisées versus placebo, il existe indubitablement un effet sur la réponse au traitement antidépresseur et sur le taux de rémissions. Ceci est bien sûr à mettre en balance avec des complications digestives essentiellement.
    Mais bien sûr, les AINS n’en deviennent pas pour autant LE traitement de la dépression.

    AINS : dans la dépression, les psychoses et le PTSD

    Lors de l’édition 2015 du congrès de l’American Psychiatric Association, le Pr Fuller Torrey, le pape de la schizophrénie, a insisté dans sa présentation sur l’existence d’une inflammation neurologique au cours de la schizophrénie. Et il faut la désormais traiter, au même titre qu’il faut prescrire des antipsychotiques, car les AINS, ou l’aspirine, améliorent également les symptômes.
    De la même façon, on a prouvé également l’existence d’une inflammation dans le syndrome de stress post traumatique

    Inflammation : cause ou la conséquence du trouble psychiatrique ?

    Est-ce que les troubles sont d’origine inflammatoire, ou est-ce que l’inflammation est une conséquence de l’affection psychiatrique aiguë. C’est la question à 1 million de dollars. Mais, dans la schizophrénie, il existe des anomalies immunitaires et une inflammation qui sont peut-être d’origine infectieuse et en rapport avec l’origine de la maladie. C’est probablement aussi le cas dans le PTSD où les sujets qui ont des taux de cytokines élevés sont ceux qui sont le plus vulnérables au stress lors du combat. D’un autre côté, il est indéniable qu’un processus psychiatrique chronique comme la dépression, ou le PTSD, s’accompagne d’un processus inflammatoire secondaire, qui participe cependant à un vieillissement accéléré des cellules. C’est ce que tend à démontrer le raccourcissement des télomères qui y est observé : ces petites structures des chromosomes dans les noyaux cellulaires diminuent avec le vieillissement… ainsi qu’avec l’inflammation chronique

     

    Köhler O et al. Effect of Anti-inflammatory Treatment on Depression, Depressive Symptoms, and Adverse EffectsA Systematic Review and Meta-analysis of Randomized Clinical Trials. JAMA Psychiatry. Published online October 15, 2014. doi:10.1001/jamapsychiatry.2014.1611

     

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