Activité physique et cancer colorectal opéré : l’étude CHALLENGE démontre un bénéfice en survie sans maladie

Le bénéfice de l’activité physique en cancérologie a été suggéré dans différents types de cancer, agissant à la fois sur la tolérance au traitement et sur le risque de rechute. L’étude CHALLENGE (CO21), présentée à l’ASCO 2025 (Abstract LBA3511), a évalué l’impact d’un programme structuré d’activité physique sur la survie sans maladie (SSM) chez les patients atteints de cancer du côlon de stade II à haut risque ou de stade III, après réalisation d’une chimiothérapie adjuvante.

L’étude CHALLENGE est un essai de phase III, randomisé, multicentrique, comparant une simple information sur l’hygiène de vie, à un programme d'activité physique supervisé pendant 3 ans.

Les patients inclus avaient un cancer du côlon opéré (stade III ou II à haut risque) et devaient avoir terminé la chimiothérapie adjuvante. Ils étaient randomisés pour recevoir une brochure d’information sur “l’hygiène de vie” (bras contrôle) ou pour bénéficier d’un programme d'exercice physique structuré et supervisé par un professionnel, associé à la brochure. L’objectif principal de l’étude était la SSM.

Ce programme combinait plusieurs modalités d'exercice adaptées aux capacités fonctionnelles des patients, avec une progression personnalisée, et une autonomisation progressive en 3 phases, sur 3 ans.  Les composantes principales étaient :
- Exercices aérobiques (marche rapide, vélo stationnaire, natation), avec intensité modulée
- Renforcement musculaire progressif

- Suivi structuré par un professionnel de l’activité physique

- Objectif progressif de 10 à 20 MET-heures par semaine, correspondant à environ 150 à 300 minutes/semaine d’activité modérée à intense (cf encadré)

Résultats

Sur 1763 patients randomisés, l’adhérence aux sessions obligatoires était de 83 % pendant la phase I, 68 et 63% pendant les phases II et III du programme.

Après un suivi médian de 95 mois, l’étude a montré un bénéfice du programme d’activité supervisé : la SSM à 5 ans était de 80,3 % (intervention) vs 73,9 % (contrôle) ; HR =0,72 (IC 95% : 0,55,-0,94) ; p=0,017 (Figure 1).

Concernant la survie globale (SG), un bénéfice significatif a également été démontré avec un taux de SG à 5 ans de 90,3% (intervention) vs 83,2% (contrôle) ; HR=0,63 (IC 95% : 0,43-0,94) ; p=0,022.

Conclusion

L’étude CHALLENGE est le premier essai prospectif et randomisé à démontrer le bénéfice d’un programme structuré et supervisé d’activité physique sur la SSM et la SG dans le cancer du côlon stade II à haut risque et III, comparé à une simple information sur les mesures d’hygiène de vie à adopter. Ces résultats incitent à la mise en place de réseaux d’activité physique adaptée intégrées à la prise en charge des patients opérées.

Encadré : Phases du programme d’intervention SEP