Onco-Dermato

Patient à haut risque de mélanome : quid des pratiques d'auto-gestion ?

Une récente revue s'est attelée à faire l'état des lieux des stratégies visant à améliorer l'adhésion à l'autoexamen de la peau et à d'autres pratiques d'autogestion chez les personnes à haut risque de mélanome.

  • Albina Gavrilovic/iStock
  • 18 Avr 2024
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    L'observance et l’autosurveillance sont cruciales pour le succès global d’une prise en charge de mélanome à haut risque. Il existe peu d'indications sur les stratégies permettant d'accroître l'adhésion et sur les pratiques d'autogestion du mélanome. La plupart des essais sur l'autosurveillance du mélanome ont fait appel à de multiples stratégies pour favoriser l'adhésion au traitement. Cette étude exploratoire visait à décrire les stratégies visant à améliorer l'adhésion aux pratiques d'autosurveillance chez les personnes présentant un risque élevé de mélanome

    Cette étude, publiée dans JAMA Dermatology propose une revue de la littérature sur les stratégies à adopter sur l’autosurveillance afin d’identifier des actions potentielles pour améliorer l’adhésion. Il s’agit de la première étude sur l’autogestion dans le mélanome, et est issue des essais cliniques disponibles sur les bases de données.

    Un recrutement large

    Quatre bases de données (MEDLINE, Embase, CENTRAL et CINAHL) ont été consultées depuis leur création jusqu'en juillet 2022, ainsi que les enregistrements dans le répertoire SWAT et les références articles inclus. Les études éligibles étaient des essais cliniques randomisés portant sur l'autosurveillance pour la détection précoce du mélanome chez les personnes présentant un risque accru en raison de leurs antécédents (mélanome, greffe, syndrome du naevus dysplasique, antécédent familial). 18 essais sur 939 ont été identifiés utilisant un éventail de stratégies d'observance, mais avec peu de preuves sur l'efficacité des stratégies.

    Pour quelle adhésion et quel soutien ?

    Tous ont apporté un soutien aux participants sous la forme de matériel pédagogique mais peu d'entre eux a eu recours à des méthodes comportementales ou motivationnelles (rappels, renforcement et rétroaction, renforcement et feedback cliniques, exercices d'établissement des priorités et/ou plans d'action). Tous ont fourni un soutien social mais aucun n’a fourni d’aide économique, générant involontairement la diversité des populations des essais, contribuant ainsi à une sous-représentation de la population CSP les moins favorisées et à leur adhésion au projet. La mesure de l'adhésion se fait généralement par l'auto-examen de la peau, ou, plus récemment, par l'adhésion des sites Web ou d'applications smartphone. Les rapports sur les données d'adhésion étaient limités. Peu d'essais ont ciblé l'adhésion des praticiens.

    Population à haut risque et autosurveillance : quelles pistes d’amélioration ?

    Cette étude a permis d'identifier des concepts clés ainsi que des lacunes dans la recherche sur l'observance, la conception, la conduite et le rapport des essais sur l'auto-examen de la peau dans une population à haut risque de mélanome. Cependant, il faut veiller à ce que les stratégies soient réalisables dans les soins de routine quotidiens, en intégrant par exemple, les possibilités d'impliquer la technologie au suivi et à la gestion de l'adhésion de l'observance. Les interventions qui requièrent la participation active des professionnels de la santé ou un soutien administratif important restent difficiles à mettre en œuvre dans des contextes cliniques très chargés. Ces stratégies sont susceptibles d'aider tous les participants à adhérer, mais seront particulièrement importantes pour les groupes mal desservis afin d'aider à remédier aux inégalités actuelles en matière de santé.

     

     

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    JDF