Neurologie
Maladie d'Alzheimer : au moins cinq sous-types et des traitements différents
La maladie d'Alzheimer comporterait au moins cinq sous-types, ce qui pourrait expliquer l'échec des traitements actuels chez certains patients et nécessiter une approche plus individualisée.
- Makhbubakhon Ismatova / istock.
Des chercheurs viennent d’identifier au moins cinq variantes de la maladie d'Alzheimer, ce qui pourrait permettre à terme de trouver de nouveaux traitements plus efficaces car plus ciblés.
En France, 900.000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et, malgré de nombreuses recherches, aucun traitement n’a jusqu’ici été efficace pour vaincre les symptômes. Afin de couper court à cette série d’échecs, une équipe dirigée par Betty Tijms a décidé de questionner la nature même de la maladie. Elle a pour ce faire analysé le liquide céphalorachidien de 419 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de 187 témoins. 1.058 protéines ont ainsi été détectées, permettant de distinguer 5 sous-types de la maladie d'Alzheimer.
Maladie d’Alzheimer : 5 sous-types identifiés
Les personnes regroupées dans le sous-type 1 présentaient par exemple une production accrue d'amyloïde, tandis que celles incluses dans le sous-type 5 n’avaient qu’une faible production d'amyloïde, accompagnée d'une perturbation de la barrière hémato-encéphalique et d’une inhibition de la croissance des cellules nerveuses.
Le sous-type 2 serait en rapport avec une activation de l'immunité innée. Le sous-type 3, plus rare, aurait un dérèglement de l'ARN, tandis que dans le sous-type 4 le problème se situait apparemment au niveau des plexus choroïdes.
Chaque sous-type était lié à des variants génétiques spécifiques du risque de la maladie d'Alzheimer ; par exemple, le sous-type 1 serait en rapport avec un trouble du gène TREM2 R47H. Les sous-types différaient également en termes de résultats cliniques, de durée de survie et de schémas anatomiques d'atrophie cérébrale.
Cette découverte rend ainsi possible le test de nouveaux médicaments contre chaque sous-type. Par exemple, le ciblage de la production d'amyloïde permettrait d’élaborer des soins pour le sous-type 1, tandis que la protection des vaisseaux sanguins du cerveau pourrait devenir un axe de recherche majeur pour le sous-type 5. "Ces résultats indiquent une hétérogénéité moléculaire dans la maladie d'Alzheimer et soulignent la nécessité d'une médecine personnalisée", concluent les chercheurs publiés dans Nature Aging.
Comment prévenir la maladie d’Alzheimer ?
Ces résultats indiquent une hétérogénéité moléculaire dans la maladie d'Alzheimer et soulignent la nécessité d'une médecine personnalisée. En attendant l'arrivée de nouveaux traitements individualisés, il est recommandé d’adopter une bonne hygiène de vie pour éviter la maladie d’Alzheimer.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), "des études montrent qu’on peut réduire le risque de déclin cognitif et de démence en ayant une activité physique, en ne fumant pas, en évitant l’usage nocif de l’alcool, en contrôlant son poids, en consommant des aliments sains et en maintenant une tension artérielle, une glycémie et un taux de cholestérol adéquats. Les autres facteurs de risque comprennent la dépression, l’isolement social, le faible niveau de scolarité, l’inactivité cognitive et la pollution de l’air".








