Rhumatologie

Polyarthrite rhumatoïde : les anticorps antibiothérapies limiteraient leur efficacité

Chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, la présence d'anticorps antibiothérapies a été associée à une diminution de la réponse à ces traitements de fond.

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  • 21 Jul 2023
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    En rhumatologie, les biothérapies sont recommandées comme traitement de deuxième intention de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cependant, le taux de rétention est faible et seuls 40 à 60 % des patients conservent un tel traitement au-delà 2 ans. Parmi les facteurs associés à l'inefficacité de ces traitements, on trouve les anticorps antibiothérapies. Ces anticorps dirigés contre l’anticorps monoclonal de la biothérapie pourraient jouer un rôle dans la diminution de leur concentration et leur perte d'efficacité.

    Dans une étude de cohorte prospective, la réponse aux biothérapies a été analysée en fonction de la présence d'anticorps antibiothérapies. Dans cette étude portant sur 230 patients atteints de PR, et publiée le JAMA Network, la présence d'anticorps anti-TNF a été associée à une diminution de la réponse à ces biothérapies en traitement de fond. Cette association a également été constatée pour le tocilizumab, un anticorps thérapeutique antirécepteur de l'interleukine 6.

    Relation inverse taux d’anticorps et réponse EULAR

    Au mois 12, la positivité des anticorps antibiothérapies est de 38,2 % chez les patients ayant souffert d'un anticorps monoclonal anti-TNF, de 6,1% avec l'étanercept (protéine de fusion), de 50% avec le rituximab (anti-CD20) et de 20% avec le tocilizumab (anti-IL6).

    On observe une association inverse entre la positivité des anticorps antibiothérapies dirigés contre tous les médicaments biologiques et la réponse EULAR au mois 12 (OR, 0,19 ; IC à 95%, 0,09-0,38 ; p < 0,001).

    En analyse multivariée, les anticorps anti-médicaments, l'indice de masse corporelle et le facteur rhumatoïde sont indépendamment et inversement associés à la réponse au traitement.

    La concentration médicamenteuse des anticorps antibiothérapies anti-TNF est significativement plus élevée chez les patients qui sont anticorps antibiothérapies négatifs que chez les patients qui ont des anticorps antibiothérapies positifs (différence moyenne, -9,6 mg/L ; IC à 95 %, -12,4 à -6,9 ; p < 0.001).

    Une étude de cohorte prospective

    Les chercheurs ont analysé prospectivement les données de 230 patients (âge moyen, 54,3 ans ; 77% de femmes) avec un diagnostic de PR, recrutés entre le 3 mars 2014 et le 21 juin 2016.

    Tous initiaient un nouveau traitement par un anticorps monoclonal anti-TNF (soit infliximab, soit adalimumab), étanercept, tocilizumab ou rituximab, selon le choix du médecin traitant.

    Le résultat principal était l'association entre la positivité des anticorps antibiothérapies et la réponse au traitement de l'Alliance européenne des associations de rhumatologie (EULAR) au mois 12, évaluée par régression logistique univariée.

    Cette étude confirmé l'incidence élevée des anticorps anti-médicaments contre plusieurs biothérapies par anticorps monoclonaux et une association inverse de ces taux d’anticorps avec la réponse EULAR.

    La surveillance des anticorps antibiothérapies pourrait être envisagée dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, en particulier chez les malades qui ne répondent pas à leur traitement de fond biologique.

     

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    JDF