Pneumologie

Les PM2,5 altèrent la fonction respiratoire et l’asthme sévère des enfants

Les expositions aiguës aux PM2,5 sont associées à une fonction respiratoire plus altérée  chez l'enfant. Les enfants souffrant d’asthme sévère ont une sensibilité accrue à l’exposition aux PM2,5. Toutefois, une variabilité a été observée selon les pays. Une revue systématique et une méta-analyse font le point.

  • 15 Jun 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mai 2023 dans le Journal of Asthma and Allergy, a cherché à évaluer l’effet de l’exposition aigüe aux PM2,5 sur la fonction respiratoire des enfants, et notamment chez les enfants asthmatiques sévères. Il s’agit d’une revue de la littérature avec méta-analyse. Les auteurs ont inclus 11 études, comportant au total 4314 participants vivant au Brésil, en Chine et au Japon. Ils ont ensuite réalisé des analyses en sous-groupes, en fonction du niveau de l’asthme des enfants et du pays où ils résident, ces deux critères représentant des sources d’hétérogénéité. L’association entre la fonction respiratoire des enfants, leur niveau d’asthme et l’exposition aigüe aux PM2,5 a été quantifié à l’aide de modèles à effets aléatoires.

     

    L’augmentation de l’exposition aux PM2,5 est associée à une diminution du débit expiratoire

     

    Les résultats de cette étude ont montré qu’une exposition aigüe aux PM2,5 chez les enfants en bonne santé, entrainait une diminution du débit expiratoire de pointe. Les analyses en sous-groupes ont montré que cette atteinte était encore plus significative chez les enfants asthmatiques, surtout lorsque l’asthme est considéré comme sévère. En effet, une augmentation de 10 microgrammes par m3 des PM 2,5 est associée à une diminution de 1,74 litres/min  du débit expiratoire de pointe, ce qui est très significatif chez l’enfant. Chez les enfants asthmatiques sévères , cette diminution atteint 3,11 litres/min. Les pédiatres doivent donc tenir compte de ce lien existant entre la pollution atmosphérique et l’asthme sévère ou mal contrôlé. Des alertes doivent être mises en place pour limiter les activités extérieures de ces enfants lorsque de spics de pollution sont signalés.

     

    Des variations d’un pays à l’autre

    Les auteurs de cette étude ont examiné les résultats en fonction des pays étudiés. L’association entre l’exposition aigüe aux PM2,5 et l’altération de la fonction respiratoire des enfants était plus importante au Japon et, dans une moindre mesure, en Chine mais elle n’a pas été retrouvée chez les enfants du Brésil, puisque le débit expiratoire de point étai alors diminué de 0,38 litres/min, ce qui est peu significatif. Les effets de l’exposition aigue aux PM2,5 varient donc d’un pays  à l’autre. De nouveaux travaux sont donc nécessaires pour comprendre ces différences et proposer des mesures de prévention efficaces, la pollution atmosphérique étant responsables d’un nombre non négligeable de décès d’enfants asthmatiques dans le monde.

     

     

    En conclusion, la pollution de l’air représente une forte menace pour la santé des enfants, notamment pour celle des enfants asthmatiques sévères ou mal contrôlé. Le spis de pollution avec une exposition aigüe aux PM 2,5 altèrent leur fonction respiratoire et la mise en place de mesures préventives doit être poursuivie…

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    JDF