Urologie

Cancer du rein : l’arrêt du tabac réduit le risque de progression et de décès

L’arrêt du tabac dès le diagnostic de carcinome rénal est associé à une diminution de la mortalité et de la progression du cancer.

  • Андрей Клеменков/istock
  • 19 Avr 2023
  • A A

    Arrêter de fumer réduit le risque de développer un cancer du rein et améliore les chances de survie chez ceux qui sont atteints de la maladie, selon une méta-analyse du BMJ. Or, 15 à 20% des porteurs d’un cancer du rein sont des fumeurs actifs au moment du diagnostic.

    Une équipe russe a cherché à savoir dans une étude unique, sans les biais potentiels des méta-analyses, si le fait d’arrêter de fumer dès le diagnostic pouvait avoir un impact important sur la mortalité et la progression de la maladie. Après 5 ans de suivi, les taux de survie globale et de survie sans progression sont plus élevés chez ceux qui arrêtent le tabac (respectivement 85% et 80%) que chez ceux qui continuent (respectivement 61% et 57%).

    L’arrêt du tabac est associé à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues (rapport de risque [RR], 0,51 ; IC à 95 %, 0,31 à 0,85), de progression de la maladie (RR, 0,45 ; IC à 95 %, 0,29 à 0,71) et de mortalité spécifique au cancer (RR, 0,54 ; IC à 95 %, 0,31 à 0,93).

    Une étude de cohorte prospective sur plus de 200 patients

    Cette étude de cohorte prospective effectuée sur 212 patients porteurs d’un carcinome rénal et issus entre 2007 et 2016 du département d’urologie du Centre national de recherche médicale en oncologie Nokolaï Blokhine à Moscou.

    Ces patients ont dû répondre à un questionnaire avec un suivi annuel jusqu’en 2020 permettant d’évaluer leur statut tabagique et l’évolution de la maladie. Les probabilités de survie, la progression de la maladie et les risques de mortalité toutes causes confondues ont été étudiés à l'aide de la méthode Kaplan-Meier étendue, de la régression des risques proportionnels de Cox en fonction du temps et des modèles de risques concurrents de Fine-Gray.

    Les patients ont ainsi bénéficié d’un suivi sur 8,2 années. Durant cette période, ont été répertoriés 110 cas de progression de la maladie et 100 décès dont 77 dû au cancer. Quatre-vingt quatre patients (40%) ont arrêté de fumer une fois le diagnostic de cancer du rein posé.

    Un arrêt du tabac associé à un risque de décès inférieur de près de 50%

    Les patients atteints d'un cancer du rein qui fumaient au moment du diagnostic sont plus susceptibles de mourir s'ils continuent à fumer que s'ils arrêtent après le diagnostic (24 % contre 6 % à 3 ans ; 39 % contre 15 % à 5 ans). L'arrêt du tabac après le diagnostic du cancer du rein est associé à un risque de décès inférieur de près de 50% et à un risque de progression de la maladie inférieur de 56 %.

    L'effet bénéfique de l'arrêt du tabac est évident dans tous les sous-groupes, y compris chez les petits fumeurs par rapport aux fumeurs modérément lourds et chez les personnes atteintes de tumeurs à un stade précoce par rapport à celles atteintes de tumeurs à un stade avancé.

    L’arrêt du tabac dès le diagnostic de cancer du rein peut donc améliorer de manière très significative la survie et également réduire le risque de progression de la maladie et de mortalité par cancer chez les fumeurs.

    Un élément relativement important à connaitre puisqu’on estime qu’en 2020, 430 000 personnes ont été diagnostiquées d’un cancer du rein et que 180 000 en sont mortes. Et c’est d’ailleurs en Europe, en Amérique du Nord, en Océanie que les chiffres sont les plus importants puisque le cancer du rein se classe parmi les 10 cancers les plus fréquents.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF