Alimentation
Les Américains champions de la malbouffe
Aux États-Unis, plus de la moitié des calories consommées proviennent d’aliments ultra-transformés.

- Par Diane Cacciarella
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- Pineapple Studio/iStock
Pour 53 % des adultes et 62 % des enfants américains, plus de la moitié des calories consommées proviennent d’aliments ultra-transformés, selon une nouvelle étude des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). C’est moins qu’en 2017-2018, où ces mêmes pourcentages étaient respectivement de 56 % et 66 %.
Obésité, diabète, hypertension…
Pour produire un aliment ultra-transformé, les industriels doivent lui faire subir divers processus chimiques, physiques et/ou biologiques. Pour ce faire, ils ajoutent des additifs et des ingrédients qui n'existent pas dans la cuisine maison, ce qui a des conséquences sur la santé des consommateurs et ce, d’autant plus que les produits finis sont souvent trop gras, trop salés et trop sucrés.
D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), “une consommation plus élevée d’aliments qualifiés d’ultratransformés (...) est associée à un risque plus élevé de mortalité et de maladies chroniques comme le diabète de type 2, le surpoids, l’obésité, les maladies cardioneurovasculaires, le cancer du sein et le cancer colorectal”.
Les CDC dressent deux listes de ce que mangent les Américains en fonction du pourcentage de ces aliments sur le nombre de calories totales. L’une concerne les enfants :
- Sandwichs, hamburgers compris, qui représentent 7,6 % des calories totales
- Pâtisseries sucrées, 6,3 %
- Snacks salés, 4,9 %
- Pizzas, 4,7 %
- Boissons sucrées, 3,9 %
L’autre liste porte sur les produits consommés par les adultes :
- Sandwichs, hamburgers compris, qui représente 8,6 % des calories totales
- Pâtisseries sucrées, 5,2 %
- Boissons sucrées, 4,4 %
- Snacks salés 3,4 %
- Pains, petits pains et tortillas 3,1 %
Les ménages aux revenus modestes consomment plus d’aliments ultra-transformés
Le succès des aliments ultra-transformés vient aussi de leur importante présence dans les rayons alimentaires. Les CDC estiment qu’ils représentent 70 % de l’offre alimentaire et que leur prix est souvent plus compétitif que celui des aliments frais. Ainsi, les ménages plus aisés mangeaient moins d’aliments ultra-transformés, comparativement aux plus modestes.
Une consommation qui pourrait avoir de graves conséquences. Selon une étude publiée dans la revue The Lancet en novembre dernier, d’ici 2050, près de 260 millions d’Américains devraient souffrir de surpoids ou d'obésité. Dans le détail, 43,1 millions d’enfants et d’adolescents et 213 millions d’adultes devraient être concernés.
“Les aliments ultra-transformés sont à l'origine de notre épidémie de maladies chroniques, indiquait Robert Kennedy Jr., ministre de la Santé américain, dans un communiqué relayé par CNN. Nous devons agir pour éliminer les causes profondes des maladies chroniques et améliorer la qualité de notre approvisionnement alimentaire. Définir les aliments ultra-transformés selon une norme claire et uniforme nous permettra de mieux contribuer à une Amérique en bonne santé.”