Un risque d'infection

Cueillette sauvage des fruits rouges : les précautions à prendre

Les fruits sauvages, comme les mûres, peuvent être contaminés par les œufs d’un parasite. En cas de consommation, il y a un risque de développer une échinococcose, une pathologie grave. 

  • Anastasiia Pipko/istock
  • 24 Jun 2025
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    L’été s’installe et les fruits rouges reviennent. Certains poussent en forêt ou au bord des chemins, comme les mûres ou les myrtilles. Or, ils peuvent être contaminés par des vers, responsables d’une maladie grave chez l’humain : l’échinococcose, aussi appelée "maladie du renard".

    Comment contracte-t-on l’échinococcose ?

    Cette pathologie est liée à la larve d'un parasite, Echinococcus multilocularis. Ses hôtes principaux sont les carnivores, comme les renards ou les chiens : le ver est présent dans leurs intestins et ses œufs se retrouvent dans les déjections de ces animaux. "La transmission à l'Homme se fait exclusivement par voie orale, indique le ministère de l’Agriculture. Il ingère accidentellement des oeufs microscopiques du parasite présents sur des végétaux infestés (légumes, champignons, baies sauvages) ou en portant à la bouche des mains contaminées par les oeufs présents sur le pelage d’animaux porteurs (chiens, chats)."

    Échinococcose : une maladie potentiellement mortelle

    D’après le ministère, tous les individus ne développent pas de maladie après l’ingestion des larves. Mais chaque année, une trentaine de cas d’échinococcose alvéolaire sont recensés en France. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, la pathologie "se caractérise par une période d’incubation asymptomatique de 5 à 15 ans et le développement lent d’une lésion primaire d’aspect tumoral généralement localisée dans le foie". Les principaux symptômes sont la perte de poids, des douleurs abdominales, un malaise général et des signes d’insuffisance hépatique. "Les métastases larvaires peuvent se propager vers des organes adjacents au foie (par exemple, la rate) ou vers des sites plus éloignés (comme les poumons ou le cerveau) par voie sanguine ou lymphatique, indique l’organisation. En l’absence de traitement, l’échinococcose alvéolaire progresse et conduit au décès." La maladie est soignée par prophylaxie, un traitement anti-infectieux, et parfois par chirurgie. 

    Echinococcose : comment éviter d’être contaminé ? 

    Pour réduire le risque de contamination, il est primordial de respecter certaines règles en cas de cueillette. "Seule une cuisson supérieure à 60°C des fruits et légumes permet d’éliminer le risque de contamination et demeure l’unique mode d’élimination domestique du parasite", prévient le ministère de l’Agriculture. Il ne faut ainsi jamais manger de plantes ou de fruits crus, même après congélation, comme les pissenlits, les champignons ou les mûres. L’idéal est de les préparer en confitures comme les oeufs d'échinocoque craignent la chaleur. Il est important de se laver les mains après avoir touché la terre ou caressé un animal. L’Anses conseille également de clôturer les potagers pour empêcher les renards de contaminer le sol et les végétaux avec leurs déjections. "Pour les propriétaires de chiens ou chats, les vermifuger très régulièrement s’il y a un risque qu’ils consomment des rongeurs", recommande l’organisme.

     

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