Infectiologie
Pneumonie : un nouveau virus hybride grippe et VRS est possible
Une co-infection grippe VRS pourrait être à l'origine d'interactions au niveau des cellules de l'épithélium bronchique aver la création de particules virales mixtes et jusqu'alors inconnues.
- urfinguss/iStock
Pour l’instant, le phénomène n’a été observé qu’en laboratoire mais il surprend déjà les chercheurs : des particules virales hybrides.
Dans une étude publiée dans la revue Nature Microbiology, les scientifiques expliquent qu'une co-infection grippe-VRS pourrait être à l'origine d'interactions jusqu'alors inconnues au niveau des cellules de l'épithélium bronchique et qui pourraient affecter la pathogenèse en étendant le tropisme du virus et en permettant une évasion immunitaire.
Une nouvelle particule virale
"Ce type de virus hybride n'a jamais été décrit auparavant, explique le Pr Pablo Murcia au Guardian. Nous parlons de virus de deux familles complètement différentes qui se combinent avec les génomes et les protéines externes des deux virus. C'est un nouveau type de virus pathogène".
Les chercheurs de l'Université de Glasgow, en Grande-Bretagne, ont découvert ce nouveau virus lors d’une expérience en laboratoire. À l’origine, leur but était d’analyser les interactions entre les virus respiratoires pendant les infections épidémiques hivernales.
Mais, au fil de l’étude, ils ont découvert que le virus de la grippe A et le virus respiratoire syncitial (VRS), à l’origine de la bronchiolite, pouvaient fusionner pour créer un nouveau virus hybride.
Un virus hybride
La dangerosité supposée de ce virus vient justement de cette fusion, car il échapperait au système immunitaire. En effet, lorsque des anticorps contre la grippe bloquent l’infection des cellules, le virus utilise alors les protéines du VRS pour infecter les cellules pulmonaires.
Les chercheurs ont aussi observé que ce nouveau virus pouvait infecter un très grand nombre de cellules pulmonaires. Cela vient du fait qu’il peut toucher les mêmes cellules que le virus de la grippe (gorge, trachée et nez) mais aussi celles que le VRS infecte, situées plus bas dans les poumons.
Un virus qui pourrait provoquer de graves infections
Ainsi, ce nouveau virus hybride pourrait donc provoquer des infections pulmonaires plus graves que celles des virus dont il est issu. Mais les scientifiques rassurent : puisqu’ils n’ont observé ce nouveau virus que sous microscope en laboratoire, il se pourrait qu’il ne soit pas aussi dangereux dans la réalité, lorsqu’il touche des humains.
À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches afin de déterminer si des patients infectés à la fois par le virus de la grippe et du VRS peuvent développer ce nouveau virus hybride.











