Pédiatrie
Saturnisme : abaissement du seuil de déclaration obligatoire
Pour prévenir les intoxications, le seuil de plombémie définissant le saturnisme a été abaissé de 100 à 50 microgrammes par litre. Près de trois fois plus d’enfants sont concernés.
- Un habitat ancien JOBARD/SIPA
La semaine d’action internationale pour la prévention de l’intoxication au plomb s'est déroulée à la fin du mois d'octobre. Soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s'agit d'une initiative de l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb de l'habitat ancien (écailles et poussières).
Elles restent en effet la première source des cas de saturnisme signalés chez l'enfant. Chaque année, les intoxications au plomb sont à l’origine d’environ 600 000 nouveaux cas de handicap intellectuel chez l’enfant dans le monde. Pour contrecarrer ce scénario évitable, le ministère de la Santé a décidé d'agir. La France est elle aussi concernée.
Effets néfastes du plomb
Dans un communiqué de presse, le ministère rappelle que depuis l’arrêté du 8 juin 2015, le seuil définissant le saturnisme chez l’enfant a été abaissé de 100 à 50 microgrammes de plomb par litre de sang (plombémie).
Un acte important lorsqu'on sait que des études de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) ont montré des effets néfastes du plomb même à un seuil inférieur à 100 μg/l, notamment sur la pression artérielle et sur la fonction rénale chez l’adulte, ainsi que sur le système nerveux central chez l’enfant.
Le saturnisme étant une maladie à déclaration obligatoire, le dépassement du seuil déclenche les procédures administratives d’urgence visant à supprimer l’exposition au plomb de l’enfant. Il s’agit d’une part, d’une déclaration obligatoire du cas de saturnisme à effectuer par le médecin auprès de l’Agence Régionale de santé (ARS) et d’autre part, de la recherche des sources d’exposition et de l’engagement de procédures d’urgence visant à supprimer l’exposition au plomb de l’enfant concerné. « L’abaissement du seuil devrait permettre à près de 3 fois plus d’enfants de bénéficier de ce dispositif d’intervention rapide », espère le ministère.
Les appartements anciens à risque
Une étape de plus vers la fin du saturnisme en France puisque le nombre d’enfants de 1 à 6 ans ayant une plombémie supérieure ou égale à 100 μg/l, qui définissait jusqu’ici le cas de saturnisme, a été divisé par 20 en vingt ans, se félicitent les autorités sanitaires.
Néanmoins, des sources d’intoxication sont encore présentes dans l’environnement, notamment dans les peintures des appartements anciens. 200 à 300 nouveaux cas de saturnisme sont ainsi déclarés chaque année en France chez des personnes de moins de 18 ans.
Enfin, le ministère de la Santé a mis au point un dépliant pour « Prévenir l’intoxication au plomb des jeunes enfants habitant un immeuble ancien ». Un document didactique à la portée de tous.











