Onco-digestif

Cancer du côlon métastatique : une piste pour les mutations KRAS G12C ?

Chez les patients présentant un cancer du côlon métastatique prétraité avec mutation de KRAS G12C, le sotorasib, un inhibiteur sélectif de KRAS G12C, a montré des signes de contrôle tumoral mais un taux de réponses objectives et une survie sans progression modestes.

 

  • Istock/Dr_Microbe
  • 27 Janvier 2022
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    Dans le cancer du côlon, la mutation du gène KRAS est un des principaux mécanismes oncogéniques. Cette mutation est associée à une résistance de la tumeur aux traitements anti-EGFR. Pour ces patients, les options thérapeutiques en 3es et 4es lignes ne permettent d’obtenir que des taux de réponse et des durées de survie faibles. Le sotorasib, un inhibiteur sélectif de KRAS G12C a montré des signaux intéressant dans le cancer colorectal lors d’une étude de phase I.

    Dans cette étude de phase II non randomisée publiée dans The Lancet, Dr Fakih et Al ont montré que l’utilisation du sotorasib chez les patients avec un cancer du côlon métastatique présentant une mutation de KRAS G12C permettait d’obtenir un modeste taux de réponse mais un taux de contrôle tumoral intéressant avec un profil de toxicité satisfaisant.

    Un taux de réponses décevant

    Dans cette étude, 62 patients présentant un cancer du côlon métastatique avec mutation KRAS G12C préalablement traitée par 5-FU, oxaliplatine et irinotécan sont inclus. Le sotorasib est donné en monothérapie une fois par jour jusqu'à progression ou toxicité.

    Au total, 6 patients présentent une réponse partielle (9,7 %, IC 95 % = [3,6 %-19,9%]) et 45 patients une maladie stable (73 %). Le taux de contrôle tumoral est donc de 82,3 % (IC 95 % = [70,5 %-90,8 %]). Avec un suivi médian de 11 mois, la survie sans progression est de 4 mois (IC 95 % = [2,8-4,2]) avec une survie sans progression estimée à 6 et 12 mois à 21,9 % et 11,7 %. La médiane de survie globale est de 10,6 mois (IC 95 % = [7,7-15,6]).

    Un profil de toxicité encourageant

    Dans cette étude, 6 patients ont présenté des effets secondaires de grade III (10 %), essentiellement à type de diarrhées et de majoration des transaminases. Un patient a présenté un effet secondaire de grade IV (majoration des CPK). Les effets secondaires ont conduit à l'arrêt du traitement chez un seul patient (2 %). Il n'y a pas eu de décès en lien avec le traitement.

    Une piste à creuser ?

    Bien qu'il y ait des signes d'activité du sotorasib dans cette population, le bénéfice pour les patients traités reste globalement faible. Le profil de tolérance semble malgré tout satisfaisant et des essais cliniques évaluant l'association du sotorasib à d'autres traitements anti-tumoraux pourraient permettre l'accès et de nouvelles options thérapeutiques plus personnalisées pour ces patients.

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