Rhumatologie
Ostéoporose post-ménopausique : perte osseuse limitée au col fémoral
Selon une étude finlandaise de suivi densitométrique chez les femmes ménopausées, le risque de perte de densité minérale osseuse au col fémoral serait de seulement 10% sur 25 ans, ce qui est beaucoup moins important que ce que l'on croyait jusqu'ici.
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Camilla Parker Bowles, l’épouse du prince Charles, a récemment fait des confidences sur l’ostéoporose à l’occasion de la journée mondiale de la maladie osseuse, la maladie qui a emporté sa mère en 1994. Elle a raconté comment celle-ci était devenue très fragile. “Je me rappelle de cet ami à elle qui est venu l'embrasser et qui lui a brisé une côte”, a-t-elle notamment témoigné.
La ménopause augmente le risque d’ostéoporose et fait craindre chez les femmes âgées le risque de subir la même fragilité que la mère de Camille Parker Bowles. Mais une nouvelle étude de suivi densitométrique sur 25 ans, publiée dans le Journal of Bone and Mineral Research, se veut rassurante au moins pour les femmes qui n'ont pas de comorbidités : la baisse de la densité minérale osseuse (DMO) au col fémoral ne serait que de 10% à 25 ans. De plus, cette perte osseuse semble linéaire et l'évaluation de la perte osseuse sur les 5 premières années serait prédictive de la perte à 25 ans.
Le plus long suivi de la densité osseuse
La population étudiée était constituée d'un échantillon aléatoire de 3222 femmes de l'étude Kuopio Osteoporosis Risk Factor and Prevention (OSTPRE), dont 62,1% étaient ménopausées au début de l'étude. Ce groupe de femmes a eu des mesures densitométriques du col du fémur tous les 5 ans depuis le début de l'étude (en 1989) jusqu'à un suivi de 25 ans. Elles ont également répondu à des questionnaires sur les facteurs de risque à intervalles de 5 ans.
Au cours du suivi de 25 ans, la cohorte de base a diminué à 686 femmes. La variation moyenne de la DMO sur 25 ans est de -10,1%, p < 0,001. Une DMO initiale plus élevée est associée à un taux de perte osseuse plus important : la réduction de la DMO dans le quartile le plus élevé est de 11,1% et dans le quartile le plus bas de 7,4% (p = 0,0031). Une augmentation plus importante de l'IMC semble être protectrice contre la perte osseuse post-ménopausique au col (p < 0,001). De même que le traitement hormonal substitutif : le quartile de perte osseuse le plus faible comprend 15,2% d'utilisatrices de THS en plus que le quartile de perte osseuse le plus élevé (p = 0,004).
Peu de facteurs de risques
Le nombre de maladies/affections osseuses, l'utilisation de suppléments de vitamine D/calcium, l'utilisation de corticoïdes, le tabagisme ou la consommation d'alcool ne semble acoir aucune influence statistique pour le taux annuel de perte osseuse. Mais cette analyse ne concerne que les 686 femmes encore dans l'étude sur les 3222 femmes à l'inclusion. Il est possible que ce soient les femmes en meilleure santé et les plus préoccupées par leur santé qui sont restées dans l'étude.
Le suivi de cohorte conclue que la perte osseuse après la ménopause est nettement inférieure à ce qui avait été supposé auparavant : “La diminution moyenne de la densité minérale osseuse était inférieure à ce qui avait été supposé sur la base de suivis plus courts et antérieurs où le taux de perte osseuse au col du fémur a été estimé à plus de 20%, explique le professeur Joonas Sirola, auteur principal de l’étude.
Il s’agit du plus long suivi des modifications de la densité minérale osseuse chez les femmes ménopausées (25 ans), et celui-ci est toujours en cours.











