Infectiologie
AstraZeneca : la France suspend la vaccination jusqu'à mercredi
Différents effets secondaires du vaccin d’AstraZeneca ont conduit certains pays européens à suspendre l’administration des doses de ce vaccin qu’ils avaient commandées. La France qui était favorable à la poursuite de cette vaccination la suspend jusqu'à mercredi.
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Selon le point de situation sur le lot ABV5300 du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19, publié le 13 mars dernier, plusieurs pays européens ont préféré suspendre le vaccin d’AstraZeneca, sur une partie ou l’intégralité des lots, par principe de précaution. Une enquête est en cours au niveau européen pour déterminer si ces problèmes médicaux sont dus au produit et on devrait en avoir les résultats mercredi.
Il est évoqué un trouble de la capacité de l'organisme à contrôler la formation de caillots sanguins. Dans le cas des patients vaccinés, certains ont eu des événements thromboemboliques, dont les deux formes principales sont la thrombose veineuse profonde et l'embolie pulmonaire, mais les taux de ces effets secondaires restent très faibles et inférieurs aux taux attendus (moins des 100 cas attendus pour 17 millions de personnes vaccinées en Grande-Bretagne et en Europe).
L’un des patients est décédé mais pour l’instant, et de l'aveu même de l'augence européenne du médicament, aucune certitude ne permet d’établir un lien de cause à effet entre le vaccin et ces effets secondaires ou ce décès. Par précaution, et après l'Allemagne et l'Italie, la France suspend temporairement l'utilisation de ce vaccin en attendant les résultats de l'enquète européenne.
Des cas d’hémorragies cutanées en Norvège
La Norvège fait partie des pays qui ont arrêté la vaccination avec le produit d’AstraZeneca. En plus des troubles de la coagulation sanguine, dont un décès dû à une hémorragie cérébrale, des cas d’hémorragies cutanées ont été remontés aux autorités sanitaires.
Ces effets secondaires concernaient des patients jeunes, après l’injection de la première dose du vaccin. Les conséquences peuvent être bénignes, mais aussi très graves, comme le signe d’une diminution du nombre de plaquettes. Ainsi, tous les autrichiens de moins de 50 ans qui auraient ces symptômes plus de trois jours après la vaccination sont invités, par les autorités autrichiennes, qui ont elles aussi suspendu la vaccination, à consulter un médecin.
La France suspend temporairement la vaccination
Après l'Allemagne et l'Italie, la France suspend temporairement l'utilisation de ce vaccin en attendant les résultats de l'enquête européenne. C'est ce qu'à expliqué le Président Macron lors d'une conférence de presse à Montauban alors que les personnes de plus de 75 ans et celles comprises entre 50 et 74 ans et souffrant de comorbidités pouvaient se voir administrer ces doses en pharmacies à compter d'aujourd'hui.
A ce jour, 3 013 cas d’effets indésirables ont été enregistrés depuis le début de la vaccination avec le vaccin d’AstraZeneca dans l’Hexagone. Il s’agissait principalement de syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité comme de la fièvre élevée, des courbatures ou des céphalées. En ce qui concerne le lot ABV5300 - dont l’Autriche a suspendu l’utilisation - la moitié des 316 800 doses reçues par la France ont déjà été administrées. Mais, pour l’instant, il n’y a pas eu d’effets secondaires graves rapportés.
Les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhone suspendent cette vaccination
Les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône ont indiqué qu'ils suspendaient l'utilisation du vaccin AstraZeneca à leurs personnels après la survenue d'une arythmie cartdiaque chez un pompier. Celui-ci a été hospitalisé pour une arythmie cardiaque après sa première injection. « Par mesure de précaution, nous avons suspendu la deuxième injection du vaccin AstraZeneca », a indiqué une porte-parole du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) à l'Agence France-Presse.
Du côté des instances de santé, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) était jusqu'ici favorable à la poursuite de la vaccination avec les doses d’AstraZeneca. Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tant qu’aucun lien n’est établi entre les effets secondaires et le vaccin, il n’y aurait « pas de raison de ne pas (l’)utiliser ». Le chef de l'État a dit « espérer reprendre vite » la vaccination avec ce vaccin « si l'avis de l'autorité européenne le permet », alors que la campagne française de vaccination accumule les retards.











