Rhumatologie
Arthrite psoriasique : 1ère comparaison directe sécukinumab et adalimumab
La première comparaison directe sécukinumab versus adalimumab dans le rhumatisme psoriasique a été rapportée au congrès de l’EULAR. Elle en semble pas favoriser le blocage IL-17A.
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Des comparaisons entre anti-IL17A et anti-TNF avaient été réalisées dans le psoriasis cutané modéré à sévère mais pas avec les symptômes articulaires comme critère primaire. Elles avaient révélé une supériorité des anti-IL17A sur les signes cutanés, sans données validées vis-à-vis des manifestations musculo-squelettiques.
L’étude EXCEED est la première comparaison directe en double aveugle entre le sécukinumab et l’adalimumab, en monothérapie. A 52 semaines, elle ne révèle pas de différence significative en termes d’efficacité sur les arthrites mesurée par le score ACR20. Il existe bien une supériorité au plan cutané (sur le PASI 90) et les effets secondaires sont quasi identiques.
Etude randomisée en double aveugle
EXCEED est une étude randomisée de phase 3, en double aveugle, sur plus de 840 rhumatismes psoriasiques, modérés à sévères, qui ont reçu, soit 300 mg sous-cutané de sécukinumab, soit 40 mg sous-cutané d’adalimumab selon les protocoles en vigueur.
Le critère primaire est le pourcentage de patients atteignant le score ACR20 et les critères secondaires comprennent une évaluation du PASI 90 et des autres scores ACR ainsi que de la qualité de vie et du score de rétention des traitements.
La significativité n’est pas atteinte
A 52 semaines, 67,4% des malades ont atteint un ACR 20 dans le groupe secukinumab versus 61,5% dans le groupe adalimumab, ce qui n’est pas significatif (OR = 1,30 ; IC 95% 0.98-1.72 ; p=0.719). Il en est de même pour la réponse ACR20, l’ACR50, le HAQ, l’index enthésitique.
Par contre le PASI 90 est très largement en faveur du secukinumab et le taux de rétention thérapeutique est significativement en faveur du secukinumab.
Les effets indésirables sont cohérents avec ce qui a été signalé auparavant avec moins de réactions au site de l’injection et peut-être une légère surreprésentation des évènements cardiovasculaires et des colites inflammatoires dans le groupe secukinumab.
Une théorie séduisante
Même si les anti-TNF ont révolutionné le traitement de la spondylarthrite et du rhumatisme psoriasique, permettant à de nombreux patients de vivre mieux, ils ne sont pas toujours efficaces d’emblée ou perdent leur efficacité au cours du temps. Dès lors d’autres cibles thérapeutiques ont été recherchées et la voie la plus prometteuse a été celle de la différenciation des lymphocytes CD4 en lymphocytes TH17.
Ces lymphocytes, une fois stimulés après rencontre avec un antigène, sécrètent une cytokine, l’IL-17, impliquée dans la réponse aux bactéries et aux virus, et qui peut être perturbée lors de certaines maladies auto-immunes. C’est particulièrement le cas dans le psoriasis cutané, le rhumatisme psoriasique et probablement également dans la spondylarthrite.
Des résultats décevants au plan articulaire
Dans le rhumatisme psoriasique, plusieurs études de phase III ont été publiées avec des résultats à 16, 52 et 104 semaines. Elles ont démontré une efficacité significative en termes d’ACR 20, à 16, 52 et 104 semaines, aussi bien chez les patients TNF naïfs qu’après échec des anti-TNF.
Cette étude EXCEED, très attendue, ne montre pas de bénéfice supplémentaire d’un blocage de l’IL-17A par rapport à celui du TNF alpha sur les manifestations articulaires du rhumatisme psoriasique, à la différence des atteintes cutanée. Il convient peut-être de revoir notre copie sur la physiopathologie de ces atteintes articulaires au cours du psoriasis cutané
Secukinumab versus Adalimumab Head-to-head Comparison in Biologic-naïve Patients with Active Psoriatic Arthritis through 52-weeks (EXCEED): a Randomised, Double-blind, Phase-3b Study #OP0227











